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Fig. 417. — Appareil optique ayant servi à exécuter les signaux pour la triangulation entre l’Espagne et l’Algérie (Éclairé par l’arc voltaïque).


Tetica, il fallait mesurer, en ces deux stations, la latitude et un azimut, ainsi que les différences de longitude, entre Alger et M’Sahiba, pour rattacher ce dernier point avec Paris, et entre M’Sahiba et Tetica, et nous relier avec Madrid. L’astronome Merino et l’ingénieur Esteban occupaient Tetica ; le capitaine Bassot était à Alger ; le colonel Perrier observait à M’Sahiba, avec le capitaine Defforges. Les observateurs étaient pourvus de cercles méridiens et d’appareils identiques. La station de M’Sahiba était reliée, par un fil télégraphique, avec celle d’Alger.

La différence de longitude des deux stations fut obtenue par l’échange des heures locales, au moyen de signaux télégraphiques enregistrés sur les chronographes des deux stations.

Pour comparer entre elles les pendules de Tetica et de M’Sahiba, on eut recours à l’échange réciproque, par-dessus la Méditerranée, de signaux électriques lumineux et rhythmés, dont la transmission, même à 70 lieues, peut être considérée comme instantanée.

C’était la première fois qu’une semblable opération était effectuée, et elle fut couronnée d’un succès complet.

C’est ainsi qu’a été fermé le vaste polygone de longitudes, dont l’un des sommets est à Paris, et les autres sont à Marseille, à Alger, à M’Sahiba, Tetica et Madrid.

Ce polygone exceptionnel contenait tous les cas possibles qui peuvent se produire dans la mesure des longitudes, puisqu’il comprenait dans son périmètre des fils aériens, un câble sous-marin, et en guise de fil, une sorte de traînée lumineuse qui unissait M’Sahiba avec Tetica, par-dessus la Méditerranée.

On voit, dans la figure 416 (page 499), l’appareil optique éclairé au pétrole, qui servit à exécuter les signaux pour la triangulation entre l’Espagne et l’Algérie. Cet appareil ne diffère que par les dimensions de celui qui sert aux communications optiques entre les corps d’armée et que nous avons représenté dans la figure 412 (page 495). La grande lentille bi-convexe, MN, rend parallèles et renvoie en un faisceau horizontal les rayons lumineux émanés de la lampe à pétrole, S, et qui ont traversé les