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Avec le briquet électrique, qui n’est qu’une imitation du briquet de Gay-Lussac, dans lequel la chaleur d’un courant électrique remplace le gaz hydrogène enflammé, on peut allumer la bougie cent fois. C’est seulement après ce grand nombre d’inflammations que l’on a besoin de recharger la pile contenue dans la boîte, en faisant usage de trois éléments d’une pile de Daniell.

Ce même appareil pourrait servir à enflammer à distance les mines, pour l’usage industriel ou militaire.

Avec une batterie de 6 couples chargés en tension, on peut obtenir une force électro-motrice de 12 à 15 volts.

Avec 1 600 couples chargés par deux éléments Bunsen d’une force électro-motrice totale de 3 volts, 5, M. Planté a obtenu des tensions de 4 000 volts.

En soumettant un condensateur formé de disques de papier à filtrer humides, et séparés par une même couche d’air, à l’action d’une batterie de 800 couples, M. Planté a vu apparaître, au moment de la décharge, un globule de feu, qui se promenait entre les deux surfaces, en décrivant les plus capricieuses sinuosités et en faisant entendre un bruissement aigu.

Ces effets, comme l’a signalé le savant électricien, ont une grande analogie avec ceux de la foudre globulaire, et semblent démontrer que ce phénomène a pour cause une décharge lente et partielle de l’électricité des nuages orageux, lorsque cette électricité est surabondante et que les nuages sont eux-mêmes très près du sol, ou s’en trouvent séparés par une couche d’air isolante de faible épaisseur. La matière pondérable, traversée par le flux électrique, s’agrège alors, par suite de l’abondance de l’électricité, sous la forme d’un globe de feu, dont les mouvements plus ou moins rapides et irréguliers sont dus aux variations de résistance de la couche d’air où se produit le phénomène et à la tendance qu’a l’électricité à se porter vers les corps les meilleurs conducteurs.

Avec sa batterie secondaire de 800 couples, M. G. Planté a obtenu un courant dont la force électro-motrice était assez considérable pour traverser des tubes de Geissler à air raréfié, dont la résistance atteignait 500 000 ohms. D’après M. Hospitalier, l’intensité de ce courant serait, au moment de l’illumination du tube, de 35 milliampères, et au moment de son extinction de 15 milliampères.

La pile secondaire de M. G. Planté est une source d’électricité d’autant plus précieuse qu’elle est capable de fournir un courant intense et continu. C’est grâce à cet appareil que les physiciens ont pu vérifier l’analogie qui existe entre les effets de nos appareils électriques et les phénomènes électriques naturels, tels que la foudre globulaire, la grêle, les trombes et les aurores polaires.




CHAPITRE X

diverses formes données à la pile accumulatrice. — les accumulateurs de m. faure, de mm. sellon et volekmar, de mm. houston et thomson, de m. schulze, de m. d’arsonval, de mm. de meritens, kabath, tourvieille et barrier, parod, dandigny et reynier.

Ayant remarqué qu’il fallait un temps très long pour former les accumulateurs, et qu’en outre le plomb n’était suffisamment pénétré qu’après de nombreuses charges, M. Camille Faure a construit une pile secondaire d’un usage très pratique, mais qui n’est, en réalité, qu’un perfectionnement de celle de M. Planté. Cette pile est constituée par deux plaques de plomb enduites d’une couche de minium et recouvertes d’une feuille de feutre, fixée à chaque lame de plomb par des rivets de même métal. Le vase extérieur, au lieu d’être en verre, est en