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à recevoir l’oxyde de cuivre lorsque la pile est montée.

2o Un zinc amalgamé, D, contourné en spirale et qu’un écrou, F, servant de borne, fixe au couvercle mobile. Un tube de caoutchouc, C, protège le zinc, qui a toujours une tendance à se casser au niveau du liquide excitateur.

3o Une tige de cuivre, G, isolée par un tube de caoutchouc et traversant le couvercle. Cette tige est fixée, à sa partie inférieure, à la boîte A, et constitue le pôle positif de l’élément.

Fig. 327. — Pile Lalande et Chaperon (modèle en spirale).

Pour mettre cet élément en service, on retire la boîte de tôle, pour la charger d’oxyde, puis on la replace au fond du vase, que l’on remplit ensuite avec la solution de potasse. Lorsque le liquide est devenu clair, on remet le couvercle, en ayant soin que le caoutchouc qui entoure la tige de cuivre l’isole bien du zinc.

L’élément à spirale se recommande spécialement pour la charge des accumulateurs.

Fig. 328. — Pile de Lalande et Chaperon (élément à auge).

La deuxième forme de ces éléments (fig. 328) est le modèle à grande surface, dit modèle à auge. Il se compose d’une auge A, en tôle de fer, dont le fond est garni d’une couche d’oxyde de cuivre. Sur cette couche est étendue une feuille de papier-parchemin, sur laquelle reposent, aux quatre coins, les supports isolateurs L, devant porter la plaque de zinc amalgamé, D.

Sur l’auge même est fixée la borne C, du pôle positif ; celle du pôle négatif, M, est attachée à une lame de cuivre rivée au zinc.

L’élément à auge s’emploie pour la galvanoplastie, la charge des accumulateurs et la lumière électrique. Deux éléments, grand modèle, équivalent à un élément Bunsen de 0m,20 de hauteur.

M. d’Arsonval, qui a expérimenté à plusieurs reprises l’élément à auge de MM. de Lalande et Chaperon, s’exprime ainsi dans la Lumière électrique du 25 août 1883 :


« Un kilogramme d’accumulateurs dépose 20 grammes de cuivre, tandis que 1 kilogramme de pile Lalande-Chaperon dépose 100 grammes. La quantité de coulombs[1] donnée par la pile est donc 5 fois plus grande que celle qui est fournie par l’accumulateur du même poids.

Quant au travail électrique, la pile Lalande-Chaperon, à poids égal, vaut deux accumulateurs Planté, bien formés comme quantité d’énergie emmagasinée. J’ai souvent pesé le zinc, après avoir fait donner à la pile un travail connu ; toujours la consommation a été à très peu près égale à celle qui est indiquée par la théorie. Ce fait prouve, par conséquent, que ce couple est exempt de réactions secondaires et ne consomme qu’en proportion du travail fourni.

Les essais de M. Hospitalier rapportés dans l’Électricien du 1er août 1882 ont donné les résultats suivants :

La pile dont la face électro-motrice initiale, une heure après le montage, était de 0,98 volts, a été mise en circuit pendant six jours entiers sur une résistance au fil de maillechort de 0,8 ohm.

  1. Le coulomb est l’unité de quantité d’électricité qui traverse un circuit pendant une seconde, lorsque l’intensité est de 1 ampère.