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Fig. 322. — Pile Camacho.


solvant 100 grammes de bichromate de potasse dans un litre d’eau bouillante, et ajoutant à ce liquide refroidi 50 grammes d’acide sulfurique du commerce.


M. Fuller, physicien anglais, a construit un élément au bichromate de potasse qu’utilise avantageusement l’administration des télégraphes du Post-Office de Londres. Cet élément est disposé de la manière suivante. Un zinc, de forme pyramidale, et dont la base baigne dans du mercure recouvert d’eau acidulée, occupe le fond du vase poreux. Autour de ce dernier et dans le vase extérieur, se trouve l’électrode de charbon, qui plonge dans un mélange de bichromate de potasse et d’acide sulfurique étendu d’eau.

Cet élément, dont la force électro-motrice est de 2 volts et la résistance égale à 1 ohm, est très intense, assez constant et très économique. Les lignes télégraphiques anglaises en emploient actuellement plus de 20 000 éléments ; ce qui est une preuve suffisante de ses qualités, au point de vue de la télégraphie.


M. Camacho obtient la dépolarisation de la pile au bichromate de potasse en disposant les éléments en cascade, ce qui établit la circulation du liquide, et en augmente la surface du charbon. La figure ci-dessus donne le dessin exact de la pile Camacho.

Les vases contenant la solution de bichromate de potasse sont placés sur des gradins, et comme en escalier. D’un réservoir supérieur A, le liquide excitateur tombe dans le vase poreux de l’élément le plus élevé ; il en sort par la partie inférieure de ce vase, et au moyen d’un siphon en caoutchouc, B, il passe dans le vase poreux suivant, et ainsi de suite. L’électrode négative (charbon) est composée d’une tige de charbon de cornue et d’une masse convenable de fragments de charbon, qui remplit tout le vase poreux. La surface énorme que représente l’électrode rend très lente la polarisation de cette pile.

Au bout de quelque temps de service il faut laver les vases poreux et l’électrode, en faisant passer, au lieu du liquide acide, de l’eau pure, qui le débarrasse du dépôt de chrome qui s’y est formé, par la réaction chimique.


Dans la batterie de M. Stohrer, la surface du charbon est totalement utilisée et les plaques de zinc plus étroites que celles du charbon, ce qui est encore un avantage.


M. Chuteaux remplace, dans son élément,