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Fig. 309. — Compensateur de dilatation d’un conducteur du paratonnerre.


de cuivre rouge, de 2 centimètres de largeur, de 5 millimètres d’épaisseur et de 70 centimètres de longueur, dont les extrémités reçoivent, à la soudure forte, les bouts de fer C et C′, posés sur les conducteurs, et de 15 centimètres de longueur. La bande de cuivre étant ensuite pliée comme l’indique la figure n’oppose qu’une résistance peu considérable à une flexion un peu plus grande ou un peu plus petite. On comprend, par exemple, que les fers C et C′ étant maintenus sur une même ligne horizontale, si une force les oblige à s’éloigner ou à se rapprocher davantage, le sommet de la courbe formée par la bande de cuivre D montera un peu plus haut, ou descendra un peu plus bas.

Supposons maintenant que pour le jeu des dilatations on ait conservé une lacune d’environ 15 centimètres entre les deux barres AB et A′B′, la température, étant par exemple de + 20 degrés centigrades au moment de la pose ; supposons qu’en même temps, pour combler cette lacune et pour rendre au circuit sa continuité métallique, on ait boulonné et soudé les fers C et C′ du compensateur, en les alignant sur les extrémités AB et A′B′ du circuit ; c’est en ce point que viendront se concentrer tous les effets de la chaleur et du froid.

À mesure que la température s’élève de plus en plus vers son maximum de + 60 degrés, la dilatation rapproche les extrémités des barres AB et A′B′, de telle sorte qu’au maximum de chaleur, la lacune est réduite, par exemple, à 10 centimètres, et le compensateur atteint son maximum de fermeture.

Au contraire, le refroidissement au-dessous de + 10 degrés écarte de plus en plus les extrémités des barres AB et A′B′, la lacune augmente de telle sorte qu’au maximum de froid elle arrive, par exemple, à 10 centimètres et le compensateur atteint son maximum d’ouverture.


Passons à la manière de terminer le conducteur.

Au lieu de le faire pénétrer directement dans le sol, comme on le faisait autrefois, et de le plonger dans un puits, qu’on remplissait de braise de boulanger, on l’entoure aujourd’hui d’un tuyau en fonte, dont l’extrémité supérieure est fermée à l’aide d’un tampon en bois, que traverse le conducteur. De cette manière, on n’a plus à craindre les détériorations que l’on constatait jadis fréquemment, surtout au point de pénétration du conducteur dans la terre.

À sa sortie du tuyau de fonte, le conducteur passe dans des tuyaux de drainage en poterie, ou mieux en brique, et il suit un caniveau rempli de braise ou de coke concassé, qui l’amène à l’orifice d’un puits, où il descend, maintenu par des supports scellés à la maçonnerie.

La partie inférieure du conducteur est reliée à une plaque de tôle de fer, appelée perd-fluide qui affecte la forme d’un cylindre creux, mesurant au minimum 60 centimètres de diamètre et 1 mètre de