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partie métallique qui relie l’extrémité de la tige au réservoir commun, c’est-à-dire à la terre. Il doit, d’après les dernières instructions de l’Académie des sciences, être formé de barres de fer galvanisé, à section carrée de quatre centimètres, afin d’assurer, en cas de décharge foudroyante, un écoulement facile à l’électricité.

La raison pour laquelle on emploie le fer, de préférence au cuivre, métal bien meilleur conducteur que le fer, c’est que le fer jouit d’une conductibilité très suffisante, qu’il se soude sans la moindre difficulté, et que son prix de revient est de beaucoup inférieur à celui du cuivre.

Le conducteur du paratonnerre une fois établi, on le relie à la tige terminale au moyen d’un étrier, ou collier de prise de courant, que l’on fixe à la base de la tige, et qui s’adapte sur une partie arrondie qui la termine.

Depuis le collier de prise de courant, auquel il est relié, jusqu’au puits, le conducteur est composé de barres de fer de 2 centimètres de côté et de 5 mètres de long, ajoutées les unes aux autres, au moyen de vis serrées à fond, de manière à former un joint parfait, que l’on recouvre ensuite de soudure.

Pour y fixer le conducteur, le collier porte deux oreilles, qui peuvent se rapprocher à l’aide d’un boulon à écran. On perce l’extrémité de la barre du conducteur, on la place entre les deux oreilles, et après avoir mis le boulon, on visse fortement l’écrou.

Afin de bien assurer le contact, on interpose habituellement entre les surfaces à réunir une lame de plomb qui, grâce à sa malléabilité, établit des joints parfaits, que l’on protège contre l’oxydation en les noyant dans une masselotte de soudure.

Le conducteur peut suivre toutes les sinuosités du toit et contourner toutes les moulures des bâtiments. Toutefois, il importe que les barres de fer qui le composent soient courbées à chaud et non à froid, afin de ne pas amoindrir leur solidité.

On maintient le conducteur sur la couverture en ardoises, au moyen de supports à patin, et à l’aide de supports à vis sur les couvertures en zinc. Pour le fixer aux murs des bâtiments, on se sert de supports à ancre, que l’on scelle, au ciment, dans la pierre ou la brique. Le conducteur est retenu dans la fourchette du support, à l’aide d’une goupille rivée, ou simplement rabattue.

Tous ces supports doivent être galvanisés, ou, tout au moins, défendus de l’oxydation par une forte couche de peinture.

Dans les parties verticales, et afin d’éviter la rupture des joints que pourrait déterminer l’excès de tension des barres, due à leur propre poids, le conducteur porte deux petits taquets, qui viennent reposer sur les supports à ancre.

Au lieu de conducteurs formés de barres de fer, on emploie quelquefois des câbles métalliques galvanisés, qui ont l’avantage, lorsqu’ils sont bien conditionnés, de ne pas exiger de soudures et d’être plus faciles à poser.

D’après les Instructions de l’Académie des sciences, ces câbles doivent être formés de 4 torons, composés chacun de 15 fils de fer.

Contrairement à ce que font quelques constructeurs, qui isolent le conducteur, au moyen d’anneaux en verre ou en porcelaine, il importe de les relier aux masses métalliques importantes que peuvent contenir les édifices.


Pour que, sous l’influence des variations de la température, le conducteur, en se dilatant ou en se contractant, ne vienne pas à disloquer les joints qui le retiennent, la Commission municipale de 1875 recommande de faire usage d’un compensateur que nous représentons dans la figure 309.

Le compensateur se compose d’une bande