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celui-ci à son extrémité supérieure, 2o à l’horizontale passant par sa base. »




CHAPITRE II

comment on construit aujourd’hui les paratonnerres. — forme de la tige. — forme de la pointe. — métal à choisir pour les pointes. — le conducteur, manière de l’installer et de le relier à la pointe et au puits. — le compensateur de dilatation. — la pointe octogonale de m. buchin, de bordeaux.

La zone de protection d’un paratonnerre étant aujourd’hui bien déterminée, examinons dans quelles conditions doivent être établies les tiges de ces appareils, d’après les nouvelles recherches des physiciens et des constructeurs.

On sait que la puissance des décharges atmosphériques est généralement très forte. Il importe donc que la tige d’un paratonnerre puisse donner passage à un flux d’électricité considérable. D’autre part, pour que la tige de fer du paratonnerre puisse résister à l’action du vent et des agitations atmosphériques, il faut lui donner une très grande masse et beaucoup de hauteur. En France, on emploie généralement des tiges de fer de 10 mètres de haut, tandis qu’en Angleterre elles ne dépassent pas quatre ou cinq mètres, ce qui est insuffisant pour protéger les édifices élevés.

Voici ce que disait, au sujet des dimensions à donner aux tiges des paratonnerres, un de nos plus savants électriciens, Th. du Moncel, mort en 1885 :


« Ceux qui préconisent les petites tiges font preuve d’une complète ignorance, du moins eu égard au système de paratonnerres que nous employons en France. Toutes les raisons qu’ils invoquent sont tout simplement absurdes. La raison qui a fait recommander les longues tiges, c’est que la zone qu’elles protègent est d’autant plus étendue qu’elles sont plus longues. Comme on ne peut pas leur donner des dimensions par trop grandes, on est obligé de les multiplier, et leur distance réciproque, combinée à leur hauteur, dans les conditions pratiques, est la considération qui a présidé à la détermination de leur longueur. »


La forme la plus pratique et la meilleure à donner aux tiges de paratonnerres est la forme conique.

Ces tiges doivent être, à la fois, résistantes et légères, afin de ne pas surcharger les combles.

Divers systèmes ont été proposés pour atteindre ce but, mais le plus avantageux est celui qu’emploie M. Jarriant, constructeur à Paris.

Les tiges employées par M. Jarriant sont à jour, et construites avec des fers à cornières, au nombre de trois ou quatre, qui, partant d’une enclave en fer, fixée au comble, montent obliquement, par rapport à la verticale, et concourent au même sommet, où se trouve une pointe en cuivre rouge, à cône de 30°, semblable à celle prescrite dans les Instructions de l’Académie des sciences de Paris. À différentes hauteurs, des plaques d’assemblage en fer assurent la parfaite solidité du système.

Les fers employés sont galvanisés, pour les garantir de l’oxydation. Enfin, l’angle des fers à cornières a été calculé de façon que le vent ne rencontre qu’une faible résistance, et n’ébranle pas l’embase de l’appareil. Les vibrations sont, pour ainsi dire, nulles, tous les angles étant aigus.

Nous réunissons dans la figure 307 les formes particulières que M. Jarriant donne aux tiges terminales de ses paratonnerres.


Une autre question importante est celle du métal à employer pour composer la pointe d’un paratonnerre.

Les Instructions de l’Académie des sciences de Paris, de 1823, recommandaient de terminer les tiges des paratonnerres par une