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peur et par quatre ressorts. Quand les orifices de la plaque coïncident avec ceux du tiroir, la vapeur pénètre dans le canal d’admission. Si, par un moyen quelconque, on place la glissière de manière que ses parties ne viennent plus correspondre aux ouvertures du tiroir, l’admission cesse.

Ces plaques mobiles sont simplement posées sur le tiroir, qui les entraîne dans son mouvement. Elles sont indépendantes l’une de l’autre, et portent chacune deux butoirs, e et h.

Le butoir e venant frapper contre la came, f, produit l’arrêt de la plaque, et par suite, la fermeture des orifices, tandis que le tiroir continue encore sa course.

Dans sa marche rétrograde le deuxième butoir, h, vient rencontrer l’arrêt, k, et ramène la plaque dans sa position primitive. Les orifices sont ouverts à nouveau.

La came, f, est montée sur un axe qui peut être mu par le régulateur. Les plaques sont à plusieurs orifices, de manière à avoir une course réduite.

Il faut déterminer la position pour laquelle les plaques doivent fermer les orifices pour une détente déterminée, ce qui revient à déterminer la longueur des butoirs, mais il est préférable de faire varier la longueur de la came.

Dans la détente Farcot, le tiroir proprement dit a un recouvrement très faible, juste ce qui est nécessaire pour éviter les fuites qui se produiraient, et par suite la communication entre les deux côtés du piston.

Dans ces conditions, l’angle de calage est peu différent de 90° et l’introduction se fait pendant 0,90 ou 0,95 de la course.

On arrive à démontrer par l’épure de distribution de vapeur, que la détente maximum est de 0,5. Le tiroir même doit être établi pour la plus grande détente possible ; elle est de 3,5.

En combinant ces deux détentes, cet appareil donne de très bons résultats pour des machines fonctionnant à des allures de 50 à 60 tours et à des détentes de 10.


Le tiroir Farcot donnait donc de bons résultats pour la production des grandes détentes de la vapeur. Cependant il ne fournissait pas l’entière solution du problème. C’est un constructeur américain, M. Corliss, qui est arrivé à produire, de la manière la plus remarquable, les grandes détentes de la vapeur, et la machine qu’il a créée est aujourd’hui répandue dans les deux mondes.

Comment le constructeur américain est-il parvenu à produire, avec une grande économie et une grande sûreté, une détente excessive de la vapeur ? En réussissant à obtenir une fermeture brusque des orifices d’admission de la vapeur, au moment même où l’on veut commencer à faire agir la détente. Cette fermeture, M. Corliss l’obtient au moyen d’un système de déclic et d’un ressort métallique.

La machine créée par M. Corliss (dont nous donnons une vue d’ensemble dans la figure 25) présente des dispositions caractéristiques que nous allons décrire, et que nous retrouverons plus tard dans tous les systèmes dérivés de ce bel appareil.

Cette machine, ainsi qu’on le voit, est horizontale Elle se compose, comme les machines à vapeur horizontales, déjà décrites dans les Merveilles de la science, des organes suivants :

1o Un cylindre, X, dans lequel se meut un piston. La vapeur arrivant de la chaudière par le tuyau supérieur, T, passe à travers une valve, V. Une manette commande le registre de cette valve, et permet de régler l’arrivée de la vapeur.

La vapeur se répand alors dans une boîte, bb, d’où des robinets la font passer dans le cylindre, pour la faire travailler sur chacune des faces du piston.

La vapeur, après s’être détendue, sort du cylindre par les robinets Q et Q′ (fig. 26), et se rend au condenseur, qui est placé