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d’ailleurs celui de tous les autres aménagements.

Au-dessus du grand salon se trouve le salon de conversation, au milieu duquel est une grande ouverture, donnant du jour et de l’air au salon principal. Ce petit salon contient des canapés, des jardinières, un piano, des glaces, etc.

Les chambres de passagers contiennent, d’un côté, deux couchettes superposées, garnies de sommiers élastiques ; sur un autre côté, un canapé, qui peut, en cas de besoin, se transformer en lit, puis un lavabo à deux cuvettes, avec une psyché. Des patères et un filet, analogue à celui des wagons de chemin de fer, permettent de déposer les vêtements et les menus bagages d’un usage journalier. Des rideaux masquent les couchettes. L’éclairage est assuré par des hublots, pour les cabines placées en abord, et pour celles placées vers le milieu du pont, par des jours pris sur les coursives. Des lampes électriques à incandescence et que le voyageur allume et éteint à volonté, en tournant un bouton, fournissent l’éclairage de nuit. Des sonnettes électriques le mettent en communication avec le personnel de service. Les chambres sont généralement réunies par quatre, et ces groupes sont séparés les uns des autres par des coursives (couloirs) qui servent d’accès et facilitent les communications.

Les émigrants sont relégués dans le second entre-pont, qu’ils occupent en entier, sauf à l’avant, où se trouvent la grande cambuse et le poste de l’équipage.

Le fond des cales comprend les soutes à charbon, à bagages et à dépêches, les dépôts de marchandises, la cave au vin et les caisses à eau.

Sur le pont-promenade, dont nous avons parlé plus haut, et vers l’avant, est un petit roof, contenant le logement du capitaine et la commande du gouvernail. Au-dessus de ce roof est la chambre de veille, surmontée de la passerelle haute où se tient l’officier de quart.


La description qui précède, bien que relative à la Champagne, peut s’appliquer aux trois autres paquebots, qui ne diffèrent entre eux que par des détails insignifiants.

Cependant il n’en est pas de même en ce qui concerne les machines et les chaudières ; car la Compagnie a adopté deux types différents pour les appareils moteurs.

À bord de la Bourgogne et de la Gascogne, on a installé de simples machines compound tandem, analogues à celles installées sur la Normandie. À bord de la Champagne et de la Bretagne, les machines à vapeur sont à triple expansion.

L’appareil moteur de la Bourgogne et celui de la Champagne sont formés comme le montre la figure 180, de trois machines de Wolf à pilon, actionnant un même arbre, et comportant chacun un grand et un petit cylindre superposés. Chacune de ces machines est munie d’un condenseur séparé, mais les trois condenseurs peuvent communiquer entre eux.

Le diamètre intérieur des petits cylindres est de 1m,07 ; celui des grands, 2m,03 ; le nombre de tours aux essais a été de 64 par minute.

Grâce aux organes de détente variable, on peut réaliser, dans les meilleures conditions de rendement, soit la puissance d’essai de 9 500 chevaux, soit celle de 7 000 à 7 500 chevaux.

Les arbres et les pièces de mouvement sont en acier.

L’arbre moteur, d’un diamètre de 0m,60, est divisé en trois coudes identiques ; chaque coude est formé de cinq pièces et pèse environ 21 tonnes.

L’hélice, de 7 mètres de diamètre, est en bronze à quatre ailes déployées et rapportées sur un moyeu en acier.