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Fig. 158. — Treuil guindeau à vapeur (Type vertical).


maille de chaîne, pratiquée dans un conduit en fonte, dans lequel passe la chaîne. Pendant que la chaîne file, une pièce en fer, nommée pied-de-biche, et manœuvrée par des leviers, obstrue l’ouverture du stoppeur. Au commandement de l’officier chargé du mouillage de l’ancre, un matelot abaisse le pied-de-biche, et une maille de la chaîne tombant dans la cavité arrête brusquement le mouvement. La chaîne est ensuite solidement amarrée. La portion de chaîne qui sort de l’écubier, au mouillage, est appelée touée. Elle est toujours bien plus grande que la profondeur du fond pour permettre au navire d’agir obliquement sur son ancre et de la forcer à se crocher au fond.

On remonte les chaînes à bord au moyen d’un treuil spécial, appelé guindeau, généralement mû par la vapeur, sur les grands bâtiments, mais qui peut aussi être mu à bras sur les navires de faibles dimensions.

La figure 157 représente un guindeau à bras. Sur un arbre horizontal AA, sont fixés deux disques en fonte, B, B, munis d’empreintes ayant la forme des mailles de la chaîne, et appelés noix, ou barbotins. Les chaînes passent sur ces barbotins et s’engagent dans les empreintes. Cet appareil est directement placé au-dessus du puits à chaînes ; les chaînes en sortent par les deux ouvertures, E, E.

L’arbre des manivelles, C, communique le mouvement à l’arbre, AA, des barbotins, au moyen de deux engrenages coniques, R, R′. Un système de débrayage permet de ne faire tourner que l’un ou l’autre des barbotins suivant qu’on veut remonter l’ancre de babord ou celle de tribord.

Mais sur les grands navires de guerre et les grands paquebots modernes, en raison du poids considérable des ancres, on emploie des guindeaux mus par la vapeur.

La figure 158 représente un guindeau à vapeur dans lequel deux cylindres verticaux, C, C, mettent en mouvement, par l’intermédiaire de bielles et de plateaux-manivelles, P, un premier arbre horizontal, D, qui fait tourner au moyen d’engrenages l’arbre, A, sur lequel sont montés les barbotins B.

On peut débrayer l’un ou l’autre des barbotins, suivant la chaîne que l’on veut relever. Des leviers appelés brimballes servent à manœuvrer directement le guindeau à bras quand les feux des chaudières sont éteints.