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La réaction s’exerce entre les faces antérieures des collets et les faces postérieures des coussinets. L’arbre moteur joue, dans cette partie, le rôle d’une vis sans fin et à filets parallèles, tournant sans avancer, dans un demi-écrou à filets, également parallèles.

Le palier de butée que nous représentons comporte onze collets. On multiplie, suivant les cas, le nombre de ces collets, de manière que la pression totale soit répartie sur une surface assez grande pour que la pression par centimètre carré ne dépasse pas une certaine limite, au delà de laquelle il pourrait y avoir grippement et détérioration des pièces.


Lorsque le tirant d’eau d’un bâtiment est faible, ou que son déplacement est trop considérable, il n’est souvent pas possible de lui donner une hélice suffisamment grande. On établit alors, à droite et à gauche de l’étambot, deux hélices jumelles, mais qui, bien que commandées par une même machine, sont complètement indépendantes. Ce procédé est fréquemment adopté, car il permet de donner une grande facilité d’évolution au bâtiment, en faisant varier la marche respective des hélices.



CHAPITRE IV

transformation des chaudières de navires. — l’ancienne chaudière à carneaux. — adoption de la chaudière tubulaire, à retour de flamme. — description de la chaudière marine actuellement en usage. — son installation à bord des navires. — essai de l’emploi, à bord des navires, des chaudières inexplosibles ou multitubulaires.

Nous allons voir maintenant par quelles modifications a passé la chaudière des bateaux à vapeur.

Les anciennes chaudières se rapprochaient beaucoup de la chaudière des machines fixes, ou chaudière en tombeau, de Watt. Elles se composaient d’un parallélipipède en tôle de fer, ou en cuivre, à l’intérieur duquel étaient établis des foyers, à faces planes, se terminant par des carneaux, qui avaient, en section verticale, la forme d’un rectangle très allongé dans le sens de la hauteur, et en plan horizontal, la forme d’un serpentin. Ces carneaux aboutissaient à la cheminée.

La surface de chauffe, dans ces premières chaudières, était fort restreinte, malgré leurs grandes dimensions ; et comme le volume d’eau qu’elles contenaient était considérable, il en résultait que le poids des chaudières d’un navire était énorme.

Les ingénieurs s’appliquèrent, de bonne heure, à obtenir des appareils évaporatoires à grande surface de chauffe, avec un volume et un poids d’eau le plus faible possible. Après bien des essais et des tâtonnements, on finit par adopter la chaudière tubulaire à retour de flamme, qui est basée sur le principe des chaudières des locomotives, mais qui en diffère par quelques dispositions.

Nous donnons figures 145, 146 et 147 l’élévation, la coupe transversale et la coupe longitudinale, d’un corps de chaudière à retour de flamme et à faces planes.

La chaudière est composée de deux parties symétriques, que l’on voit, l’une à gauche, en élévation, l’autre, à droite, en coupe, dans la figure 145, et qui ont un tuyau de fumée commun.

Chacune de ces parties est un prisme rectangulaire, et comporte trois foyers, F, F′, F″, trois grilles G, G′, G″ et trois portes de chargement E, E′, E″. Les grilles sont inclinées d’avant en arrière. Les flammes et les gaz de la combustion lèchent la paroi supérieure de chaque foyer, se réunissent, et se mélangent dans une boîte à feu commune, A, reviennent en avant, en traversant un faisceau tubulaire, C, dont les tubes