Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.

une manivelle, et assemblées par des plateaux venus de fonte et des boulons.

L’arbre à manivelle est supporté par des paliers garnis de coussinets en bronze ou en métal blanc, et qui font partie de la plaque de fondation.

La plaque de fondation est une robuste pièce en fonte, qui repose sur les carlingues du bâtiment, et supporte tout le poids de l’appareil. Sur la plaque viennent s’assembler les bâtis en fonte, supportant les cylindres, ainsi que les tiroirs, et portant les glissières entre lesquelles se meut la tête de la tige du piston. Souvent l’enveloppe du condenseur est fondue avec les bâtis. D’autres fois, les bâtis n’existent que d’un seul côté, avec glissière unique ; et dans ce cas, les cylindres sont supportés de l’autre côté par des colonnes en fonte, en fer ou en acier.

Le mouvement de va-et-vient du piston est transmis aux manivelles de l’arbre, par des bielles, généralement en acier, s’articulant par leur tête sur la manivelle, et par leur pied sur la tête de tige du piston, appelée crosse, et qui porte les coulisseaux de glissière. Les bielles sont pourvues de coussinets en bronze, garnis de métal blanc.

Les pistons qui sont en fonte et creux, sont entourés de plusieurs segments en fonte, logés dans des rainures circulaires. Ces segments, sortes de bagues fendues, s’appliquent sur la paroi du cylindre, par leur propre élasticité, ou par l’effet de ressorts placés derrière, qui empêchent la vapeur de passer d’un côté à l’autre du piston. La tige du piston, qui est en acier, s’assemble avec celui-ci par un cône, et est serrée par un écrou. La tête de cette tige reçoit les coulisseaux de glissière qui assurent le mouvement rectiligne de la tige et s’opposent à toute flexion.

Pour éviter les inconvénients résultant de l’inertie, dans les machines des torpilleurs, qui atteignent une vitesse de 300 à 400 tours par minute, on a foré les bielles et les tiges de piston, et on a fabriqué le piston en acier, pour réduire ses dimensions. Par ce moyen, on a considérablement diminué le poids de ces pièces.

Dans ces mêmes machines, les bâtis en acier forgé ont atteint le minimum de dimensions et de poids. Le poids par cheval effectif est réduit, sur certaines machines de torpilleurs, à 35 kilogrammes.

Les cylindres sont coulés en fonte, généralement à enveloppe de vapeur, et à chemise intérieure rapportée. Souvent le couvercle inférieur est fondu avec le cylindre.

Les tiroirs sont placés sur le côté des cylindres, dans les boîtes à vapeur. Ils sont conduits généralement par une coulisse de Stephenson, munie de ses deux excentriques, analogues à ceux qui sont employés dans les locomotives.

Cependant divers autres systèmes sont en usage. Nous citerons les distributions Marshall et Joy. Les tiroirs sont en fonte, souvent garnis de bronze, et pourvus d’un compensateur, qui équilibre la pression de la vapeur.

Le condenseur est toujours à surface. Il se compose d’une enveloppe en fonte, dans laquelle un tuyau spécial amène la vapeur d’échappement. Les extrémités du condenseur sont fermées par des plaques en bronze, percées de trous, se correspondant d’une plaque à l’autre, et dans lesquels passent, à frottement, des tubes minces, en cuivre étamé. En dehors, chacune de ces plaques reçoit une coquille en fonte, qui la recouvre. Dans cette coquille arrive l’eau de mer, envoyée par une pompe spéciale. L’eau traverse les tubes, qu’elle refroidit ; la vapeur se condense au contact des tubes froids, et l’eau provenant de cette condensation, tombe au fond du condenseur.

La figure 136 met en évidence les parties intérieures du condenseur à surface des ma-