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à volume égal, un ensemble de surfaces refroidissantes plus considérable que les parois d’un grand cylindre unique. Mais le calage à 120° des trois bielles a l’immense avantage de répartir plus uniformément les efforts sur l’arbre moteur, et d’assurer une grande régularité et une grande douceur de mouvement. Enfin cette machine est parfaitement équilibrée ; ses différentes parties forment un ensemble ramassé et bien groupé, par conséquent facile à surveiller.

L’arbre de couche qui occupe l’axe de l’ensemble est bien situé pour concourir à la stabilité générale.

Malheureusement, l’enchevêtrement des organes qui en résulte empêche quelques-uns d’entre eux d’être facilement abordables.


L’usine nationale d’Indret a construit, en 1877, pour le Villars, une machine de ce modèle.

Les machines du Lapérouse, construites par les usines du Creusot, ne diffèrent de ce type qu’en ce que les cylindres sont plus écartés et que les boîtes à vapeur sont placées latéralement aux excentriques et aux coulisses Stephenson. L’arbre est en trois pièces.


Les figures 122, 123 et 124 représentent l’élévation transversale, l’élévation longitudinale et le plan d’une des machines du Bayard.

Cette machine, comme la précédente, est du type Compound, à trois cylindres, mais à pilon.

Les trois cylindres sont supportés par trois grands bâtis verticaux, semblables à ceux du type pilon ordinaire, et qui fournissent, par leurs faces intérieures, les guides assurant le mouvement rectiligne de la traverse du piston. Le cylindre du milieu, A, est, comme dans la machine précédente, un petit cylindre d’admission. La conduite K (fig. 122), qui amène la vapeur de la chaudière, se bifurque en deux, et alimente la boîte de distribution a (fig. 124), sur ses deux faces. Du cylindre du milieu, la vapeur se rend, par les conduits P, P, qui constituent le réservoir intermédiaire, dans les deux cylindres latéraux B, B, qui ont un plus grand diamètre, et qui sont les cylindres de détente. Dans chacun d’eux s’effectue la détente de la moitié du volume de vapeur, qui a travaillé dans le petit cylindre. La vapeur se rend enfin aux condenseurs F, par les deux conduites, L, L.

Les trois pistons ont une course égale, et actionnent, par trois bielles directes et de grande longueur, les trois coudes de l’arbre moteur, C, C (fig. 123), placés à 120° l’un de l’autre.

Les trois cylindres sont franchement séparés, et cet isolement, qui a l’inconvénient d’accroître leur refroidissement, a du moins l’avantage de les rendre abordables sur toutes leurs faces.

Il en résulte une grande longueur pour l’arbre de couche, ce qui permet de le faire en trois parties, et ce qui facilite sa fabrication. Les trois parties de l’arbre sont réunies au moyen de plateaux e, e.

Les boîtes de distribution des trois cylindres a, b et b (fig. 124), sont placées sur leurs côtés extérieurs. Les tiroirs de distribution sont mis en mouvement par un arbre auxiliaire D, D (fig. 123), situé dans le même plan horizontal que l’arbre moteur et parallèlement à ce dernier. Une paire d’engrenages R (fig. 123), de même diamètre, établit la transmission entre ces deux arbres. Le changement de marche s’obtient par des coulisses Stephenson.

Sur les faces latérales de la boîte du petit cylindre A se trouvent enfin deux tiroirs de détente, c, c, commandés par le même arbre, D, D.

À chaque cylindre de détente correspond un condenseur à surface, F, situé vis-à-vis et du côté opposé à l’arbre des excentriques. Cette machine qui rappelle beaucoup, comme disposition générale, celle du Ca-