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Fig. 58. — Machine à polir et à rogner les bougies.


nution de ce pouvoir éclairant, le consommateur est obligé de brûler un plus grand nombre de bougies, quand il veut obtenir le même effet lumineux. Pour s’éclairer comme avec une bougie de cire ou une chandelle, il faut aujourd’hui brûler deux ou trois bougies. Ce résultat s’explique d’ailleurs. Qu’est-ce, en effet, que la bougie stéarique ? C’est du suif que l’on a dépouillé de sa partie liquide, l’oléine, qui était l’élément le plus éclairant de cette graisse animale. En transformant le suif en acide stéarique, on a rendu la chandelle plus sèche, moins fusible, plus élégante, mais on l’a privée, à poids égal, d’une bonne partie de sa puissance d’éclairage.


CHAPITRE XVI

les bougies de blanc de baleine et de paraffine.

La bougie de cire est complètement abandonnée aujourd’hui, et les rares fabricants de cire qui existent en Europe, n’ont plus à s’occuper de confectionner des bougies pour les salons. Sans parler davantage de la bougie de cire, nous terminerons l’étude de l’éclairage par les corps gras solides, en disant quelques mots des bougies de blanc de baleine et de paraffine, qui sont aujourd’hui en usage en Angleterre et en Amérique, concurremment avec les bougies stéariques.

On appelle blanc de baleine, une matière grasse, solide à la température ordinaire, mais qui existe, à l’état fluide, autour du cerveau des grands cétacés, principalement du cachalot. Les chimistes appellent cétine la matière solide pure du blanc de baleine. Chez le cachalot, elle est unie à une certaine quantité d’oléine.

Pour extraire la cétine pure de l’huile brute, qui est contenue dans le crâne du cachalot, on filtre cette huile à travers des sacs de toile serrée. L’oléine traverse le tissu ; et la cétine, c’est-à-dire le blanc de baleine plus ou moins pur, reste dans le sac. On presse plusieurs fois la matière, pour la séparer de l’oléine qu’elle retient ; puis on la fait fondre, et on la laisse cristalliser par le refroidissement. Cette cristallisation donne la cétine dans une assez grande pureté. Il suffit de l’exprimer sous des presses, pour la débarrasser de l’oléine qu’elle retient encore, enfin