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Fig. 56. — Appareil pour la distillation des acides gras.


d’acide sulfurique et de glycérine ; la couche supérieure, H, constitue les acides gras (stéarique, margarique, oléique). On sépare la couche inférieure à l’aide d’un robinet E, placé dans la cuve à la hauteur convenable, et on la dirige dans une autre cuve, où on lave à l’eau chaude, les acides gras ainsi isolés.

Comme ces acides gras sont noirs et chargés d’impuretés, provenant de l’action de l’acide sulfurique sur les matières étrangères contenues dans les graisses, il faut, comme nous l’avons dit, les distiller pour les obtenir purs.

La distillation des acides gras exige certaines précautions. Si on chauffait ces produits à feu nu, ils ne distilleraient qu’en se décomposant en partie. Mais si on les distille en faisant passer sur la masse chauffée un courant de vapeur d’eau, ils passent, sans s’altérer, avec la vapeur d’eau qui parcourt l’alambic.

On a trouvé avantage à surchauffer la vapeur, avant de l’introduire dans l’appareil distillatoire, c’est-à-dire à lui communiquer une température de 250 degrés environ, au lieu de la température de 100 degrés, propre à la vapeur d’eau bouillante formée à la pression ordinaire. À cet effet, on fait passer le tuyau de vapeur dans un fourneau où il se replie plusieurs fois sur lui-même, de manière à communiquer à la vapeur qu’il renferme, à peu près la température de 250 degrés.

La figure 56 représente l’appareil distillatoire employé dans les fabriques d’acide stéarique.

B, est une chaudière de cuivre contenant les acides gras qu’il s’agit de distiller. Elle est fermée par un couvercle boulonné, et pourvue d’un trou d’homme, C, à la partie supérieure du couvercle. Les acides gras maintenus à l’état liquide par la chaleur, dans le réservoir, A, s’introduisent dans cette chaudière, par le tube D, quand on ouvre le robinet S. Le corps gras est chauffé, dans cette chaudière, par un foyer F, et par l’intermédiaire d’un banc de sable, c’est-à-dire d’une couche de sable, déposée dans une calotte de fonte, qui enveloppe la chaudière à l’extérieur. Un thermomètre T placé à l’intérieur de la chaudière, et dont la tige dépasse à l’extérieur de cette chaudière, permet d’apprécier la température de la masse ainsi chauffée. Quand cette température est arrivée à 250 de-