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Fig. 432. Coupe verticale du moteur à gaz, montrant la distribution de l’électricité dans le cylindre.


consiste en 95 parties d’air pour 5 parties de gaz, a pénétré dans le cylindre, le tiroir se ferme et arrête toute communication avec l’extérieur. Aussitôt une étincelle électrique éclate à l’intérieur du cylindre. Elle provient d’une machine d’induction de Ruhmkorff mise en action au moment voulu, et grâce au mouvement calculé de la machine elle-même. Cette étincelle enflamme le mélange détonant. Une énorme dilatation, résultant de la chaleur dégagée par cette combustion, s’opère dans les gaz qui remplissent ce cylindre, et la subite expansion de ces gaz lance en avant le piston, dont la tige vient imprimer un mouvement à l’arbre moteur. Quand le piston est arrivé à l’extrémité de sa course, les produits de la combustion s’échappent au dehors par le second tiroir. Bientôt, un nouveau mélange de gaz et d’air s’étant introduit dans le cylindre, une nouvelle étincelle électrique l’enflamme, et par la continuité de ces mêmes effets, un mouvement continu se trouve imprimé à l’arbre moteur de la machine.

La machine Lenoir est disposée comme une machine à vapeur ordinaire, à cette différence près qu’au lieu de vapeur, le piston est mis en mouvement par un mélange d’air atmosphérique et de gaz dilaté par l’inflammation de ce mélange au moyen d’une étincelle électrique. Il fallait seulement trouver le moyen d’enflammer le gaz tantôt en avant, tantôt en arrière du piston. C’est ce moyen que M. Lenoir a obtenu d’une façon très-ingénieuse, comme nous allons le voir.

Le courant électrique venant d’une pile électrique, P (fig. 432), est amené dans une bobine de Ruhmkorff, E, où il se multiplie jusqu’à acquérir la tension suffisante pour produire une étincelle. Des deux fils partant de cette bobine, l’un arrive au cylindre de la machine, et l’autre à l’appareil distributeur, D. Le circuit est donc fermé ; mais pour arriver à déterminer l’inflammation, il faut alternativement l’interrompre et le refermer C’est dans ce but que le distributeur, D, porte une touche, T, qui frotte sur un rebord en cuivre interrompu aux points e, e, e, e. Du