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Fig. 423. — Compresseur compensateur à deux corps.


voir lorsque le cylindre redescendra, et ainsi de suite indéfiniment.

On remarquera, qu’avant d’être refoulé dans le réservoir, l’air est toujours comprimé entre deux couches d’eau, qui l’empêchent de s’échauffer. De là, cet autre avantage très-important : l’air est constamment frais, et il ne contracte aucune odeur désagréable.

Voilà pour ce qui concerne la pompe destinée à envoyer aux plongeurs leur provision d’air respirable, pendant leur séjour sous l’eau. Pour comprimer l’air dans le réservoir que le plongeur porte sur le dos, MM. Rouquayrol et Denayrouze font usage d’une pompe de compression un peu différente de la pompe à air, et que représente la figure 423.

On emploie deux corps de pompe, communiquant entre eux. Ils sont inégaux de grandeur, et dans des rapports de volumes convenablement choisis. La disposition des soupapes, des pistons et du balancier est d’ailleurs la même que celle que nous avons décrite dans la pompe à air.

L’emploi d’un grand corps de pompe et d’un plus petit distribue aussi également que possible le travail sur chacun des balanciers de la pompe, et donne une résistance environ six fois plus petite que si l’on voulait porter directement l’air à 25 atmosphères de pression.

Le principe du piston fixe et constamment noyé, comme dans la pompe à air que représente la figure 422, annule les fuites et empêche le développement de chaleur.

Avec ce genre de pompe, il est très-facile de remplir en un quart d’heure, sans fuite ni augmentation sensible de chaleur, un réservoir d’air de 30 litres, à 30 atmosphères de pression.

Chaque machine de compression se compose (fig. 423) de deux corps de pompe, A, B, placés côte à côte, et mus par le même balancier, à bras d’hommes. Tandis que l’air est aspiré d’un côté par le corps de pompe A, il est comprimé de l’autre par le corps de pompe B.

Cette pompe est très-solide, très-simple et peu encombrante ; de plus, on peut la visiter facilement dans toutes ses parties. Elle pèse de 70 à 90 kilogrammes, suivant le modèle adopté. Avec des pistons de 100 millimètres de diamètre et de 150 millimètres de course, on obtient en quelques coups une pression de 8 à 10 atmosphères. Si l’on donne de 35 à 40 coups de piston, la pompe débite par minute de 85 à 100 litres d’air. Ce débit est bien suffisant ; car, dans