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siste en une lampe ordinaire, Carcel ou modérateur, enfermée dans un globe en cristal. Un tuyau en caoutchouc et une pompe aspirante permettent de renouveler constamment l’air indispensable à la combustion de l’huile, à quelque profondeur que se trouve la lampe. Cette lampe brûle dix heures avec un bel éclat ; elle est très-portative, et peut être emportée partout par le plongeur.

La figure 407 représente la lampe sous-marine de M. Cabirol. Le conduit qui doit amener l’air pour l’entretien de la lampe, et évacuer au dehors l’air vicié par la combustion, se compose de deux tubes appliqués l’un contre l’autre dans presque toute leur étendue et se séparant seulement à leurs extrémités. La partie C de ce tuyau vient se visser sur le raccord C′ de la pompe à air, contenue dans la caisse P, pompe que met en mouvement la manivelle M. Les autres extrémités B, B, du même double tube viennent s’appliquer sur les orifices B′, B′, de la lampe. L’extrémité H, qui laisse dégager au dehors l’air vicié, se termine par une crépine ou pomme d’arrosoir ; a, a sont les boulons pour le démontage et le remontage de la lampe ; D est un cercle ou anneau de métal qui isole de l’eau environnante le verre de la lampe à modérateur A. Un globe de verre, O, entoure cette lampe. c, c sont des tringles en cuivre, qui forment un grillage autour du globe de verre pour le mettre à l’abri des chocs extérieurs.

Voici maintenant la manière de se servir de cette lampe sous-marine. Dévisser les boulons a, a, retirer la lampe A, la garnir d’huile, la monter et l’allumer ; appliquer les tuyaux B, B, sur le corps de la lampe aux orifices B′, B′, et le tuyau C, qui termine le tube par un de ses bouts, à un raccord du tuyau C′ de la pompe ; — faire agir la pompe à air qui alimente la lampe ; replacer la lampe A dans sa gaine à baïonnette ; saisir et écarter un peu la partie supérieure du verre de la lampe pour le placer verticalement, afin qu’il entre bien dans l’anneau isolateur D ; visser avec la clef les boulons a, a, afin de fermer hermétiquement la lampe.

Il est essentiel que la lampe soit toujours placée verticalement. À cet effet, on la suspend du dehors par une corde attachée à l’anneau E.

Quand on retire la lampe de l’eau, il faut la laisser éteindre et refroidir avant de la dévisser ; car quelques gouttes d’eau venant à tomber sur le verre encore chaud, pourraient le faire éclater.

MM. Rouquayrol et Denayrouse ont eu, de leur côté, l’idée de recourir à une source de lumière fort à la mode aujourd’hui : ils ont construit une lampe électrique sous-marine.

Cette lampe se compose d’un récipient en fer ou en fonte, parfaitement étanche, dans lequel est placé un régulateur de la lumière électrique, système Serrin. (Voir la Notice sur l’éclairage, page 221, figure 128.) Les fils conducteurs de l’électricité sont renfermés dans un tuyau de caoutchouc, qui pénètre dans la lampe à travers un presse-étoupe. La source d’électricité est une pile de 50 éléments. L’étincelle jaillit entre les charbons du régulateur et donne une lumière égale en intensité à celle de 2 000 becs Carcel. Les produits de la combustion s’échappent par une petite soupape située près du presse-étoupe. Cette lampe fonctionne pendant trois heures sous l’eau, sans que la lumière faiblisse un seul instant. Mais, au bout de ce temps, il est nécessaire de changer les charbons ; ce qui amène une interruption d’un quart d’heure, à laquelle on peut remédier, il est vrai, en ayant deux lampes qu’on substitue l’une à l’autre lorsqu’elles ont fait leur service complet.

L’éclairage électrique sous-marin a l’avantage de permettre de supprimer tout tuyau destiné à alimenter d’air la lampe sous-marine. En effet, la lumière est produite ici par l’écoulement de l’électricité voltaïque. Par conséquent, elle brille dans tous les espaces privés d’air. C’est là un avantage considérable.