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Le premier mode, c’est-à-dire l’enfoncement, consiste à faire descendre les tuyaux au moyen d’un mouton en fonte ou en bois, pesant environ 250 kilogrammes, et dont la hauteur de chute est d’environ 2 mètres. Un tampon en bois d’orme D (fig. 369) entre en partie dans le premier tube C, tandis que son sommet élargi B dépasse le tube. C’est sur cette tête de Turc que frappe le mouton A, qu’on laisse tomber à la manière ordinaire d’une hauteur variable selon la pression qu’il s’agit d’exercer.

Fig. 369. — Descente d’une colonne de garantie au moyen du mouton.

On enfonce de cette manière des colonnes d’une longueur médiocre ; mais dès qu’elles sont un peu longues, il faut avoir recours à d’autres moyens. On comprend en effet que, dans ce cas, le choc ne peut plus se transmettre à l’extrémité de la colonne, et qu’il n’ait d’autre résultat que d’ébranler les jonctions, ou de produire çà et là des affaissements fâcheux.

On emploie alors un système de vis de pression qui exercent une action continue, et très-énergique, sur la colonne tout entière. Voici en quelques mots la description de l’appareil.

À l’extrémité supérieure de la colonne est placé un manchon, C, à oreilles (fig. 370) qui repose à la fois sur le manchon précédent qui est attenant au tube et sur le tube lui-même. Aux oreilles D, D′ sont des écrous supportant par les tringles verticales T, T′, deux solides étriers E, E′, et ces étriers supportent à leur tour un collier H, qui se compose de deux pièces de bois dur. La colonne de retenue passe dans l’intérieur de ce collier, lequel est relié à deux pièces de bois P, P′, solidement fixées sous le plancher de manœuvre, par deux vis filetées, g, g, qui s’adaptent dans les chapes de deux boulons traversant chacune des pièces P, P′ de part en part. Les vis F, F, se terminent au-dessus du collier par des écrous i, i qui sont, pour ainsi dire, l’âme de l’appareil.

En effet, si l’on tourne ces écrous à l’aide de clefs, ils appuient sur des plaques en fer forgé qui recouvrent le collier H, et par suite sur le collier lui-même qui s’abaisse nécessairement, les pièces de bois P, P étant immobiles. Mais ce collier est rattaché au manchon C, par les tiges T, T′ qui pendent des oreilles, et ce manchon appuie lui-même sur la colonne. Les tuyaux doivent donc être entraînés dans le mouvement de descente du collier, et pénétrer aussi dans le puits en forçant ses parois.

Ce système permet seul de vaincre les grandes résistances. Il a, d’ailleurs, l’avantage de laisser la colonne de tubes complétement