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Comme le sondeur ne peut se flatter d’arriver sans encombre à la fin de son travail, il doit prendre ses précautions en prévision des accidents possibles. Il doit noter scrupuleusement les dimensions des moindres pièces qui descendent dans le puits, et en prendre même le dessin coté. S’il n’agit point ainsi, il demeure dans une grande incertitude sur la nature et les proportions de l’instrument qu’il doit employer pour le retrait des tiges ou des outils brisés. Il est même exposé à en laisser des fragments dans le trou de sonde, croyant avoir tout remonté.

Lorsqu’un outil ou une tige se rompt pendant le travail, il est rare que les ouvriers ou les contre-maîtres exercés ne s’en aperçoivent pas immédiatement. Alors on marque sur la sonde, au ras du sol, un trait indiquant la profondeur atteinte au moment de la rupture, et l’on connaît ainsi le point précis où l’on doit descendre l’outil raccrocheur, pour saisir la partie restée dans le trou.

Les deux outils arrache-sonde les plus fréquemment employés sont la cloche à vis et la caracole.

Fig. 360. — Cloche à vis.

La cloche à vis (fig. 360) est un tronc de cône A, fileté à l’intérieur et évidé en B pour l’expulsion des débris qui pourraient s’y introduire. Plus étroite au sommet que le corps de la tige cassée, elle est plus large à la base que les emmanchements de la même tige. Supposons que l’outil rompu que l’on cherche se tienne à peu près verticalement dans le trou de sonde ; il suffira d’adapter la cloche à vis au bout de la portion retirée, et de la descendre jusqu’à ce qu’elle vienne coiffer la tige brisée. Si l’on imprime alors un mouvement de rotation à cet outil, la partie filetée, A, se vissera fortement sur le bout cherché, et le remontera, quel que soit son poids.

Pour faire descendre jusqu’à l’obstacle cet outil chercheur, on le visse au moyen de la partie filetée, G, à l’extrémité de la première tige de sonde.

Dans le cas où le diamètre du trou de sonde serait beaucoup plus grand que celui de la cloche, il y aurait à craindre que celle-ci ne passât à côté de la tige brisée sans la rencontrer. On y ajoute alors un entonnoir en tôle, représenté dans notre dessin par les lettres CDEF, suffisamment large pour emprisonner la tige, dans quelque endroit du puits qu’elle se trouve. Cet entonnoir est coupé obliquement à sa partie inférieure, de manière à déplacer facilement le morceau en souffrance, s’il est appliqué contre les parois du forage. Si ce morceau est court et incliné dans le trou, l’entonnoir agit encore efficacement pour le redresser et le faire prendre par la cloche.

Lorsque la tige cassée est couchée obliquement dans le trou du forage, et que son extrémité supérieure est engagée dans une excavation latérale, il est impossible de la repêcher directement à l’aide de la cloche à vis ; on se sert alors de la caracole.