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Fig. 318. — Phare flottant français, le Ruytingen.


système chaque branche d’affourche venant s’y ajouter, il n’est pas nécessaire de donner à la chaîne d’itague autant de développement que si elle était amarrée sur une ancre isolée. Le navire fait ainsi ses manœuvres successives d’évitement, sous l’action alternative des courants de flot et de jusant, en tournant autour de l’émerillon d’affourche sur lequel viennent se réunir, d’une part, la chaîne d’itague, et, d’autre part, les deux branches de l’affourche.

« Les ancres sont à une patte et du poids de 1 200 kilogrammes chacune, placées dans la direction du maximum d’intensité des courants de marée, à 125 brasses de distance l’une de l’autre, et réunies par des chaînes d’affourche de 0m,038, de longueur telle que l’on puisse amener l’emérillon à l’écubier du navire et le visiter pendant le temps des basses mers de vives eaux ; la chaîne d’itague, de même calibre, est susceptible d’être filée dans les tempêtes sur 55 à 60 brasses de longueur et d’être abraquée à bord presque tout entière dans les beaux temps, de manière que les évitages se produisent sûrement sur l’émérillon, sans déterminer dans la chaîne des coques compromettantes pour la sûreté du navire ; chaque ancre est empennelée avec un corps mort de bouée mouillé dans le sens et en dehors de l’affourche, à 50 brasses de distance, avec chaîne de 0m,02 et surmonté d’une bouée dont la chaîne flottante est de 0m,03 sur 18 brasses de longueur.

« La feuille de dessins, jointe au modèle, donne l’ensemble et les détails de ce système d’ancrage, à l’échelle de 0m,00375 par mètre pour l’ensemble, et de 0m,05 et 0m,10 par mètre pour les détails.

« Les formes du navire, un peu allongées, sont combinées de manière à offrir peu de prise quand il est debout à la lame ; à l’avant, très-fines par le bas, elles sont évasées par le haut, de manière à rejeter les eaux qui s’élanceraient sur le pont ; la section au droit du maître couple est presque rectangulaire ; la quille principale, plus saillante que dans les navires ordinaires, et des quilles latérales de petit fond, placées de chaque côté sur la majeure partie de la longueur du navire, ont pour objet de réduire l’amplitude du roulis.

« Les logements et magasins sont établis dans l’entre-pont, qui est disposé de manière à satisfaire convenablement au séjour de l’équipage, à la conservation des approvisionnements du bord, au service du feu et à celui du bâtiment.

« À l’arrière se trouve la corderie, puis le salon, dit carré des officiers, dans lequel donnent l’office, une petite pièce renfermant la pharmacie et les articles de timonerie, quatre cabines, l’une pour le capitaine