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remarqué, à l’Exposition universelle de 1867, le magnifique phare de fer qui s’élevait en dehors du palais, sur le bord du lac, à peu de distance de la Seine. Il était destiné à signaler l’écueil des Roches-Douvres, situé sur la côte de Bretagne.

Fig. 299. — Phare de Pontaillac, construit en charpente de bois.

Ce phare se compose d’une carcasse, ou ossature intérieure, recouverte de feuilles de tôle, qui la protégent contre l’oxydation dont les causes sont très-énergiques dans le voisinage de la mer. Seize montants, comprenant chacun quinze panneaux, constituent la carcasse ; ces panneaux, formés de fers à T solidement rivés, se boulonnent les uns sur les autres, et s’appuient sur des entretoises horizontales. Le revêtement en tôle est boulonné à son tour sur les montants et les entretoises. Cet édifice de fer devait reposer sur un massif de maçonnerie, au moyen de boulons de scellement fixés à chacun des montants.

Au centre de la tour, est un escalier en fonte, qu’ont franchi bien des visiteurs, à l’Exposition universelle. Des logements et des magasins en occupent la base. Sa hauteur, comptée à partir du sol jusqu’à la galerie supérieure, était de 48m,30.

Aujourd’hui le phare de fer que l’on a admiré à l’Exposition de 1867, est installé au banc des Roches-Douvres. Dans cette situation, le foyer lumineux se dresse à 33 mètres au-dessus du niveau des plus hautes mers.

Le plateau des Roches-Douvres est le plus avancé, au nord, des innombrables écueils qui rendent si dangereuse la navigation des côtes de Bretagne, Il est situé à peu près à égale distance entre l’île de Bréhat et l’île de Guernesey, à 27 milles marins environ au large du port de Portrieux.

La nécessité d’établir un phare sur ce point, était reconnue depuis longtemps ; mais la construction d’une haute tour en maçonnerie, dans des parages où la mer est habituellement très-grosse, parce que les courants de marée y sont de grande intensité, devait présenter beaucoup de difficultés. Elle aurait exigé des dépenses considérables, parce qu’on ne pouvait disposer que de bateaux à voile, et que ces bateaux, obligés de prendre par le travers, à l’aller comme au retour, des courants qu’ils n’auraient pu surmonter, eussent