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de diamètre à la base et 8m,60 au sommet ; elle est en maçonnerie pleine jusqu’à un mètre au-dessus du niveau des hautes mers, et se termine par une galerie, qui sert de promenoir aux gardiens. La partie supérieure est beaucoup plus svelte et plus légère : la muraille, épaisse de 1m,30 au bas, n’a plus que 0m,85 dans le haut. Toute la construction est en granit moins les voûtes, qui sont en briques.

On pénètre dans l’édifice par une porte percée au sud, à 1 mètre au-dessus du niveau des plus hautes mers, et précédée d’une échelle en bronze, enclavée dans la maçonnerie. Après avoir traversé un petit vestibule, on se trouve en face d’un escalier, droit d’abord, puis circulaire, qui monte jusqu’à la chambre de service, et dont la cage est placée, non dans l’axe de la tour, mais le long du mur. On compte neuf étages dans toute la hauteur du phare. Les deux premiers sont réservés à des magasins ; les quatre suivants forment la cuisine et les chambres des gardiens ; au septième, se trouve la chambre des ingénieurs ; au huitième, la chambre de service ; vient enfin la chambre de la lanterne.

Nous avons déjà donné (fig. 294, page 465) la coupe verticale du phare de Bréhat, sur laquelle il est facile de reconnaître toutes les dispositions qui viennent d’être indiquées.

Commencé en 1836, après trois années d’études et de travaux préalables, le phare des Héaux de Bréhat fut terminé en 1839. Les dépenses s’élevèrent à 531 679 francs, non compris la lanterne et l’appareil d’éclairage. La hauteur du foyer au-dessus du rocher est de 48m,50, et la portée du feu de près de 18 milles.

Le phare des Triagoz est établi, comme le précédent, en pleine mer. Il est destiné à signaler l’écueil des Triagoz, situé dans la Manche, à l’est des Sept-Îles. Le rocher qui lui sert de base, se dresse au-dessus du niveau des plus hautes mers. Les difficultés qu’a rencontrées la construction de ce système, tenaient à la violence de la mer, qui rendait souvent l’accostage impossible aux ouvriers et aux barques qui apportaient les matériaux.

L’édifice se compose d’une plate-forme et d’une tour carrée, dont l’une des faces porte en saillie la cage de l’escalier. On arrive sur la plate-forme par une série d’escaliers qui serpentent sur le rocher, après être partis du point le plus abordable. Au-dessous existent des magasins pour le bois et autres matières ; en arrière de la tour, se trouvent encore des dépendances qu’on voit figurer sur le plan.

Le rez-de-chaussée de la tour est occupé par un vestibule, avec magasin de chaque côté. Trois chambres à feu, dont une pour les ingénieurs, se présentent successivement à mesure qu’on s’élève ; on arrive ensuite à la chambre de service, puis à la lanterne.

La plate-forme qui entoure l’édifice, épouse la forme du rocher. On arrive à cette plateforme par une série d’escaliers qui se développent sur le flanc de la roche, et ont leur point de départ du côté où l’accostage est le plus facile. Sous sa partie antérieure sont ménagés des magasins pour dépôt de bois et autres matières, et un petit réduit, établi à son extrémité, vient ajouter encore au phare d’utiles dépendances.

Le plateau des Triagoz est très-étendu ; il a près de quatre milles de longueur, de l’est à l’ouest, sur environ un mille de largeur ; mais on n’en voit émerger que des têtes isolées, même par les plus basses mers. Le rocher choisi pour recevoir la construction, est la pointe la plus élevée du côté sud, et limite, par conséquent, vers le nord, le chenal que suit la navigation côtière. Il présente au midi une paroi presque verticale, et il se prolonge, en s’abaissant à l’opposé, de manière à former à mer basse une petite crique ouverte à l’est. C’est par là et pendant trois à quatre heures de mer basse, qu’il est le plus