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Fig. 295. — Coupe verticale du phare de Bréhat.

Il y a toujours au moins trois gardiens dans les phares du premier ordre et deux dans ceux du second et du troisième ordre. Un seul suffit pour les fanaux. C’est ordinairement un homme marié, qui est logé avec sa famille dans l’établissement.

Le logement est toujours situé près de la tour, de telle sorte que de l’une des fenêtres on puisse apercevoir la lumière du phare. Quelquefois il y est attenant. Il se compose d’une ou deux pièces avec cheminée, d’un grenier, et dans certains cas, d’un caveau, le tout accompagné d’une cour et d’un petit jardin.

Les familles des gardiens étaient autrefois logées, dans les phares des trois premiers ordres ; mais on dut renoncer à cette coutume, à cause des divisions auxquelles elle donnait lieu et des négligences qui en résultaient dans le service. Les logements des gardiens se composèrent donc dorénavant d’une seule chambre et d’une cuisine commune.

Cependant on ne tarda pas à reconnaître les inconvénients de ce système. Il y avait d’ailleurs de la cruauté à séparer de leurs familles des hommes complétement privés de distractions, en même temps que, par ce fait même, on augmentait leurs dépenses. On s’est donc arrêté à ceci : les logements sont situés hors de la tour, et possèdent chacun une entrée spéciale, ce qui les rend tout à fait indépendants les uns des autres. Ils sont adjoints au monument, ou absolument isolés. Aux phares de la Hève, ils sont placés, comme on l’a vu (fig. 293, page 457), entre les deux tours.

Chaque logement se compose de deux chambres, avec cheminée, et d’un ou deux cabinets ; une petite cour se trouve derrière. Quand cela est possible, on accorde à chaque gardien une portion de terrain, qu’il cultive selon sa convenance. Il se distrait ainsi, et en même temps il améliore ses moyens d’existence.

Le choix de l’exposition d’un phare n’est pas indifférent. On doit s’arranger de façon que les grandes ouvertures soient tournées du côté opposé aux vents régnants, et que les logements reçoivent les rayons du soleil.

En France, les meilleures expositions sont comprises entre le sud et l’est.

Nous terminerons ce chapitre en citant quelques articles du règlement des gardiens des phares et fanaux des côtes de France.