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marin et de glace, est plus avantageux que la glace pure, si le prix de la glace est élevé, ou si la surface du manchon est petite, relativement à la réfrigération qu’on veut obtenir.

Ce moyen a été employé avec succès ; mais il est loin d’être économique. On a calculé que pour l’appliquer à l’hôpital Lariboisière, par exemple, il faudrait dépenser autant pour rafraîchir les salles pendant l’été, que pour les réchauffer pendant l’hiver, même en ne se basant que sur le prix, fort bas, de 5 centimes le kilogramme de glace.

Un troisième moyen de rafraîchir l’air qui doit être introduit dans les maisons ou les édifices, est celui qu’utilise pour son cabinet du Conservatoire des arts et métiers, M. le général Morin. Ce moyen consiste à puiser l’air frais dans des caves ou des souterrains. Un tel procédé est économique, à la vérité, mais il serait difficile de l’appliquer sur une grande échelle, car il faudrait des souterrains bien vastes pour fournir, à un édifice public, à un théâtre, par exemple, le volume d’air nécessaire pour une soirée.

À Paris, on pourrait se servir des Catacombes comme réservoir d’air frais. Il règne dans ces lieux souterrains, une température constante, d’environ 11 degrés. Seulement, pour que cet air fût salubre, il faudrait arrêter les suintements, qui proviennent des égouts et des cimetières, et pratiquer bien d’autres réparations encore.

On a pris quelquefois l’air frais à une grande hauteur dans l’atmosphère, grâce à des cheminées spéciales, ou en se servant des clochers et autres édifices élevés. À l’hôpital Lariboisière, où ce moyen est employé, l’appel de l’air au haut du clocher est déterminé, comme nous l’avons déjà dit, par un ventilateur mécanique, placé dans le bâtiment à ventiler.

Fig. 263. — L’hôpital Guy à Londres, et son système de ventilation d’été.

À l’hôpital Guy, à Londres, où cette méthode paraît avoir été employée pour la première fois, on se sert, pour attirer l’air pur venant des régions élevées, d’un petit foyer placé au bas du clocher, comme le montre la figure 263. L’air attiré du haut du clocher, A, au moyen du foyer, d’une cheminée, B, placée au bas du clocher, parcourt les salles, I, J, de l’hôpital, et est attiré à l’extérieur par une seconde cheminée, placée dans les com-