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dépense est réduite à la plus faible proportion possible. Voici, d’ailleurs, l’ensemble des dispositions qui le composent.

M. le docteur Van Hecke se sert de calorifères à air chaud, comme moyen de chauffage. Son ventilateur mécanique est une hélice de métal, assez semblable à la vis de Mothe que nous avons décrite et figurée (page 378). Cette hélice est pourvue d’ailettes, et mue par une petite machine à vapeur. La vapeur qui a servi à faire marcher l’hélice ventilatrice, est employée au chauffage de l’eau nécessaire aux besoins des malades.

Le principe de cet appareil est bon, et ses effets pouvaient être prévus d’avance. Aussi, les expériences qui ont été faites par ordre de l’administration des Hospices, ont-elles permis de constater, dans la cheminée d’évacuation, un débit de 60 mètres cubes d’air par heure et par malade. Ce résultat est surtout remarquable par la force très-minime qui le produit, car la machine n’a pour force qu’un quart de cheval-vapeur, et ne brûle pas une quantité de combustible plus grande que celle que consommaient les fourneaux de cuisine qui existaient à l’hôpital avant son établissement.

L’appareil de M. Van Hecke est muni d’un dynamomètre, dont le cadran, visible à tous les étages de l’hôpital, indique à tout moment l’état de la ventilation, et permet ainsi une vérification instantanée de ses résultats. Un compteur spécial permet de déterminer le volume d’air qui a été extrait par la machine, pendant plusieurs mois consécutifs, et cela au moyen de deux observations seulement.

Le tableau suivant, tiré du mémoire de M. Grassi, donnera la mesure de la valeur relative de ces trois systèmes.

Quantité d’air renouvelé, par heure et par malade.
Système Duvoir (en ne tenant compte que de l’air qui arrive par les canaux) 
30 mc
Système Thomas et Laurens 
90
Système Van Hecke 
97
Dépense de première installation, par lit.
Système Duvoir 
480 fr.
Système Thomas et Laurens 
808
Système Van Hecke 
236
Dépense annuelle d’entretien et de fonctionnement, par lit.
Système Duvoir 
  51 fr.
Système Thomas et Laurens 
101
Système Van Hecke 
  23
Prix de revient du mètre cube fourni pendant toute l’année.

Système de Duvoir (appel) 
3 fr. 36
Système Thomas et Laurens (refoulement) 
1 fr. 76
Système Van Hecke (refoulement) 
0 fr. 61

Évidemment, ici, l’avantage appartient tout entier au système Van Hecke.

Mais que peuvent les meilleurs de ces procédés de ventilation contre les sporules miasmatiques dont nos hôpitaux sont infectés ? Malgré la perfection évidente du dernier système que nous avons décrit, celui du docteur Van Hecke, la mortalité des hôpitaux de la capitale démontre avec une triste éloquence que l’assainissement de ces lieux de souffrance est encore un problème bien imparfaitement résolu à Paris. Combien le grand coup de balai donné par le vent vaudrait mieux, pour éliminer les miasmes organiques, que ces courants insensibles qui soulèvent à peine les poussières d’une salle, et qui n’ont d’autre effet que de porter les germes de malade à malade, pour augmenter l’infection et accroître la mortalité !

Ce coup de balai donné par le vent à travers les salles d’un hôpital, n’est pas une figure de rhétorique, que nous composons à loisir, pour les besoins de notre thèse. Ce système, fils de la nature, existe dans la Grande-Bretagne. Un rapport très-intéressant dû à MM. Blondel et Serr, publié il y a peu d’années, par les soins de l’Administration de l’assistance publique de Paris, va