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jection horizontale du ventilateur naturel de Muir. C’est un tuyau quadrangulaire séparé en quatre compartiments D, E, E, D, par deux diaphragmes diagonaux. Les quatre faces verticales sont percées de jalousies inclinées, de telle sorte qu’on utilise la force des vents pour l’extraction de l’air intérieur. Le sens du vent détermine le sens des courants dans le ventilateur.

Fig. 241. — Ventilateur naturel de Muir.

Ce petit appareil est recouvert d’un toit, pour le garantir de la pluie.

Il est évident que dans le cas où, dans l’intérieur de la salle, un feu de cheminée produirait un puissant appel, les trois ventilateurs naturels, que nous venons de décrire, ne serviraient qu’à l’entrée de l’air extérieur Dans le cas où une fenêtre de la salle serait ouverte, l’air froid entrerait par cette ouverture, et les ventilateurs ne seraient plus que des appareils d’extraction de l’air vicié.

Mentionnons encore parmi les ventilateurs naturels, la petite hélice de fer-blanc que l’on retrouve si fréquemment aux vitrages de cuisine. Si le bruit qu’elle produit est fatigant et monotone, les services qu’elle rend méritent d’être pris en considération.

Une sorte de ventilation naturelle est encore employée de nos jours, pour désinfecter la profondeur des navires. Nous voulons parler de la manche à vent. C’est une toile cousue en forme d’entonnoir, et recourbée de manière à présenter verticalement son ouverture au vent qui souffle. L’air s’y engouffre, et il descend jusque dans la cale, puis il s’échappe par les divers orifices du vaisseau.

Cet appareil est fort ancien, puisque Agricola le mentionne dans son livre Sur la métallurgie.

Sutten, Duhamel du Monceau et le docteur Reid s’occupèrent de la question de la ventilation des navires. Cependant rien d’efficace ne sortit de leurs travaux, et la vieille manche à vent resta toujours en usage. Elle est encore employée sur nos navires, surtout sur les navires à vapeur. On comprend qu’elle y rende des services plus grands que sur les navires à voiles, puisqu’elle reçoit le vent debout, même en temps de calme.

En 1824, M. Aribert, ingénieur civil à la Terrasse (Isère), fit faire à l’art de la ventilation un progrès capital, en inventant la ventilation renversée. Nous n’en donnerons ici que la définition, nous réservant d’en exposer les avantages dans un chapitre spécial.

« La ventilation renversée, dit M. Aribert, est ainsi nommée parce que, dans ce système, l’air se meut contrairement à son