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LA
VENTILATION

La respiration d’un air pur est aussi nécessaire à l’entretien de la vie que l’alimentation même. Les maladies les plus graves que la médecine ait à combattre, proviennent de l’inspiration d’une atmosphère viciée. Les professions sédentaires, s’exerçant dans des locaux étroits, d’une capacité insuffisante, ou qui demeurent trop longtemps fermés, sont une cause fréquente de phthisie pulmonaire. La fièvre typhoïde éclate souvent, sous forme épidémique, dans les casernes, dans les hôpitaux, par suite de la viciation de l’air, résultant de l’insuffisance des dimensions du local. Les mêmes causes qui produisent ces tristes effets pour les agglomérations de personnes, dans une salle de capacité insuffisante, provoquent aussi le même résultat pour un seul individu dans son habitation privée. Dans le premier cas, c’est une épidémie qui survient ; dans le second, c’est une affection de famille qui se déclare. Un seul homme, une famille, enfermés dans une pièce de dimensions exiguës, où l’air ne se renouvelle pas, sont exposés aux mêmes dangers qu’un grand nombre de personnes qui séjournent dans une grande pièce mal aérée.

La question de la ventilation dans les habitations privées, dans les lieux de réunion publique et dans les hôpitaux, est donc une de celles qui doivent le plus préoccuper les hygiénistes et les amis de l’humanité. Il ne suffit pas d’ouvrir aux souffrances du pauvre un asile où lui sont prodigués les secours les plus assidus et les soins éclairés des maîtres dans l’art médical. Il faut encore pourvoir, dans nos hospices, au renouvellement constant et parfait de l’atmosphère des salles, où tant de causes de viciation et d’altération prennent continuellement naissance. Il faut enfin assurer à l’individu dans son habitation, les meilleures conditions hygiéniques, sous le rapport de l’air respirable.

Cette question, dont on s’embarrassait à peine, il y a quelques années, est devenue, dans ces derniers temps, l’objet des préoccupations des hygiénistes. Nous nous attacherons, dans cette Notice, à résumer les travaux des physiciens modernes sur les meilleurs moyens d’assurer une ventilation régulière et suffisante.