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ce fourneau métallique, est une boîte de fer rectangulaire : le gaz y sort, à l’intérieur, par quatre jets disposés longitudinalement sur chaque face de la boîte. On suspend entre ces quatre jets de gaz la pièce à rôtir, qui n’a pas besoin d’être retournée, comme sur nos tourne-broches, puisqu’elle est soumise à l’action du feu de tous les côtés à la fois. La petite quantité d’eau dont nos ménagères ont coutume d’arroser les pièces à rôtir, pendant leur cuisson, peut être versée par une étroite ouverture munie d’un entonnoir, situé à la partie supérieure de la boîte ; le jus de la viande est recueilli dans un petit tiroir placé au bas.

Tels étaient les appareils que M. Elssner avait envoyés, en 1855, à l’Exposition universelle.

Nous avons dit, dans l’histoire de l’Éclairage au gaz, que la Compagnie parisienne pour le gaz de l’éclairage avait obtenu, en 1856, par suite de la fusion en une seule de toutes les anciennes compagnies de la capitale, le privilège exclusif, à Paris, pendant cinquante ans, de l’application du gaz à l’éclairage et au chauffage. Après avoir régularisé l’exploitation du gaz destiné à l’éclairage, la Compagnie parisienne s’occupa de son application au chauffage. En 1858, elle établit, dans une boutique de la place du Palais-Royal, une sorte d’exposition permanente (qui existe encore) des divers appareils qui permettent de consacrer le gaz au chauffage domestique et industriels.

Dès ce moment la méthode de chauffage par le gaz prit à Paris, une certaine extension.

L’Allemagne, on vient de le voir, nous avait devancés dans cette voie. C’est que la houille est à plus bas prix dans ce pays qu’en France, et que, par conséquent, le gaz de l’éclairage y est moins cher.

Après ce court historique, nous allons donner la description des principaux appareils qui servent à réaliser le chauffage au gaz.

Nous commencerons par les appareils destinés à chauffer les appartements.

Le volume de gaz nécessaire pour le chauffage, est toujours considérable, parce que l’on ne pourrait songer à laisser brûler le gaz, comme celui d’un bec ordinaire d’éclairage, à l’intérieur de la pièce. La prudence exige que l’on dirige au dehors, au moyen d’un tube spécial, les produits de la combustion.

On estime à un mètre cube par heure (coûtant 30 centimes) le volume de gaz qu’il faut brûler pour entretenir à la température de 15 degrés, une pièce bien close, de la capacité de 100 mètres cubes, la température du dehors étant de 4 à 5 degrés.

C’est là une dépense considérable. Le chauffage par le gaz est plus dispendieux encore que le chauffage par les cheminées ordinaires, consommant du bois.

Les foyers à gaz que l’on trouve chez les appareilleurs, présentent à peu près les dehors d’un foyer ordinaire de cheminée. Sur des chenets sont placées des bûches en fonte ou en terre réfractaire, incombustibles, par conséquent, et imitant le bois, telles que les représente la figure 220. Le gaz traverse ces bûches, et se dégage par une foule de pertuis percés sur les faces antérieures. Cette innocente invention, qui a pour objet d’imiter avec le gaz l’aspect des foyers ordinaires des cheminées, n’a rien d’utile.

Fig. 220. — Bûches en fonte imitant le bois.

On donne aux foyers à gaz brûlant dans les cheminées, d’autres dispositions plus élégantes. Telles sont, par exemple, celles que représentent les figures 221 et 222 et que l’on