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trop sec, fait périr les plantes en les séchant outre mesure.

Autrefois, on chauffait les serres avec un poêle de fonte dont le tuyau débouchait à l’extérieur, après avoir couru dans toute la longueur du bâtiment. Ce système était économique, mais il était déplorable pour la santé des plantes. Les tuyaux, toujours mal joints, laissaient échapper dans la serre les gaz brûlés ; ou bien, si le tirage était fort, l’air de la serre passait dans le tuyau. Il se faisait ainsi un appel de l’air froid extérieur, qui entrait par les vitrages et refroidissait l’air. Enfin, on ne pouvait maintenir la chaleur à un degré convenable, ni surtout la répartir également dans toutes les parties de la serre.

Le calorifère à air chaud remplaça d’abord l’antique poêle. Mais les résultats ne furent pas beaucoup meilleurs. Nous avons suffisamment insisté sur les défauts des calorifères de cave, et sur les gaz asphyxiants qu’ils peuvent déverser dans l’air, pour que nous ne soyons pas obligé de revenir sur ce sujet.

Au commencement de notre siècle, l’ingénieur anglais Tredgold appliqua aux serres le chauffage par la vapeur, que nous avons décrit. Les plantes s’en trouvaient à merveille, à moins qu’une négligence dans le service ne les fît périr, gelées. En effet, les tuyaux chauffés par la vapeur se refroidissent très-vite ; de sorte que la moindre interruption dans le chauffage, amène le refroidissement subit de la serre.

Il fallait pour chauffer les serres un moyen qui n’obligeât pas à une surveillance aussi attentive. Le chauffage par la circulation d’eau chaude à air libre, est venu résoudre toutes les conditions du problème. C’est donc avec l’eau circulant dans des tuyaux, dans un appareil connu sous le nom de thermosiphon, que l’on chauffe aujourd’hui les serres. Une si grande quantité de chaleur peut être emmagasinée dans la capacité d’un calorifère à eau chaude, que l’action du foyer, lentement acquise, n’est pas diminuée plusieurs heures après qu’il est éteint.

On calcule, en général, qu’il faut donner 1 mètre carré de surface de tuyaux de chauffe par 5 mètres carrés de vitrage.

Ce rapide tableau des différents modes de chauffage des serres montre comment se pose le problème pour un lieu quelconque. L’architecte doit donc bien connaître et bien peser, avant de prendre une détermination, les qualités et les défauts de chacun des systèmes de chauffage.

Pour les cas qui vont suivre nous ne ferons plus de comparaison, nous nous bornerons à dire quel est le mode ou quels sont les modes les meilleurs à adopter.

Prenons d’abord le cas des écoles, ces véritables serres de jeunes êtres humains.

Ici deux systèmes peuvent être adoptés.

S’il s’agit d’un local vaste, et dans lequel les enfants doivent rester tout le jour, comme dans les salles d’asile, on fera bien de choisir le poêle à petite circulation d’eau chaude et à air libre, que nous avons déjà représenté (page 323, fig. 214). Cet appareil, chargé de coke le matin, donnera de la chaleur pendant toute la journée, sans qu’on ait autrement à s’en occuper. Il fournit, en outre, de l’eau chaude, pour les divers besoins du petit personnel de l’école.

S’il s’agit d’une école dans laquelle les élèves ne doivent rester que quelques heures chaque jour, c’est-à-dire pendant deux classes, le mieux et le plus simple sera d’installer un bon poêle de faïence. On allumera ce poêle quelques heures avant l’ouverture de la classe, afin qu’à ce moment la salle soit bien chauffée.

Nous avons supposé l’école isolée ; mais si, comme cela se présente souvent dans les petites communes, l’école est placée dans la même maison que la mairie, il faut alors chauffer d’un seul coup l’école et la maison, et dans ce cas, il faut avoir recours au calorifère de cave, ou au calorifère d’eau chaude à air libre.

Les grands amphithéâtres publics, les