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qui nous occupe a été appliqué à l’hôpital Lariboisière.

Ce vaste et bel établissement, qui a été, à juste titre, nommé le Palais du pauvre, sera représenté plus loin, c’est-à-dire dans la Notice sur la Ventilation.

L’ensemble de l’hôpital Lariboisière forme un quadrilatère de 115 mètres de longueur sur 45 de largeur, flanqué sur les côtés de dix ailes, et terminé par un corps de bâtiment massif.

Les deux premières ailes, situées sur la même ligne que l’entrée, contiennent les bureaux de l’administration, les salles de consultation, la pharmacie, les logements du directeur, des internes, etc.

Les six ailes qui suivent, sont occupées par les malades : celles de droite, par les hommes, et celles de gauche, par les femmes. Chacune est à trois étages : le rez-de-chaussée est affecté aux services de chirurgie, et les deux étages supérieurs, aux différents services de médecine.

Les deux côtés du fond renferment, l’un, celui de gauche, la communauté des religieuses, et l’autre, à droite, la buanderie et la lingerie.

Le massif du fond est occupé, au milieu, par la chapelle ; immédiatement à côté, par les salles de bains et de douches, d’une part pour les hommes, et d’autre part pour les femmes. On y trouve, enfin, les salles de clinique et d’opérations, l’amphithéâtre et la salle des morts.

Le pourtour du quadrilatère forme, du côté de la cour, une promenade continue et abritée. Les salles situées entre les pavillons servent, suivant les besoins, de réfectoire, de magasins, ou de parloir. En temps d’épidémie, on y place des lits pour les malades.

Dans les salles ordinaires les malades sont très-espacés, et bien que cet hôpital soit l’un des plus vastes de Paris, il ne contient que 612 lits.

La question du chauffage et de la ventilation de l’hôpital Lariboisière fut mise au concours par l’Administration de l’assistance publique. Quatre mémoires lui furent envoyés, parmi lesquels un de M. Léon Duvoir-Leblanc et un de M. Philippe Grouvelle. La commission se prononça pour le projet de M. Grouvelle, modifié d’après les vues de MM. Thomas et Laurens. Cependant M. Duvoir-Leblanc, appuyé par M. le général Morin, fit agréer au ministre l’idée de partager le chauffage de l’hôpital entre les deux systèmes. En conséquence, M. Duvoir eut à chauffer le côté gauche de l’établissement, et M. Grouvelle le côté droit, plus les bains et la communauté des religieuses.

M. Duvoir réalisa le chauffage et la ventilation à l’aide de son calorifère à circulation d’eau chaude et à air libre, que nous avons suffisamment décrit et sur lequel nous n’avons pas à revenir.

Le système de M. Grouvelle, c’est-à-dire le chauffage mixte par l’eau et la vapeur, ne fut pas appliqué exactement d’après ses vues ; il dut subir toutes les modifications que lui imposa l’administration, guidée par MM. Thomas et Laurens. Nous ne trouvons plus à l’hôpital Lariboisière, les appareils de circulation d’eau chaude à proprement parler, mais seulement des vases chauffeurs, sans tuyaux d’eau chaude, chauffés purement et simplement par les conduits de la vapeur.

Deux générateurs sont établis derrière le dernier pavillon de droite ; ils alimentent directement la buanderie et les bains. Deux autres tubes se séparent bientôt à angle droit : l’un va chauffer les poêles situés dans la communauté ; l’autre passe devant les pavillons 6, 4 et 2, dans le canal souterrain qui règne sous tout l’édifice, et fournit les branchements pour chacune des salles.

Le tube apportant la vapeur, parcourt la salle dans toute sa longueur, enveloppé dans un conduit que forment au niveau du parquet des plaques de fonte. Ces plaques reçoivent une partie de la chaleur, et forment comme