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voir, et sous laquelle seraient liquéfiés peut-être, les gaz de l’air réputés permanents. »

Il semblait impossible de relier ces tubes par des joints assez solides. Perkins a pourtant résolu le problème.

Fig. 211. — Fermeture du circuit des tubes.

Voici d’abord comment on ferme l’extrémité d’un tube. La surface extérieure de cette extrémité porte un pas de vis, A (fig. 211), emboîtant la vis correspondante de l’écrou B. De plus, le bord circulaire du tube est taillé en biseau tranchant, et le fond de l’écrou est plat. En serrant l’écrou avec force, le biseau vient couper le fond plat, et le fer est pénétré sur 1 millimètre environ de profondeur. La fermeture est hermétique, et les dilatations causées par la chaleur, ne peuvent plus la disjoindre, parce que le tube et l’écrou, faits de métaux de même nature, se dilatent de la même quantité.

Fig. 212 et 213. — Jointure des tuyaux.

Les figures 212 et 213 montrent comment sont formés les joints des tuyaux. Les deux extrémités sont creusées de pas de vis, A, B, dirigés en sens contraire ; le bord annulaire de l’un d’eux est tranchant, tandis que l’autre présente une face plate. On serre les tuyaux par un écrou taraudé, C (fig. 213), de manière à s’adapter aux deux pas de vis. On presse, et les tubes étant maintenus de façon à ce qu’ils ne puissent pas tourner suivant leur axe, ils avancent l’un vers l’autre et se pénètrent.

Quand il s’agit de remplir d’eau, pour la première fois, un calorifère à haute pression, on ne se contente pas de verser le liquide par l’ouverture du vase d’expansion. En effet, des bulles d’air resteraient toujours dans le circuit ; cet air interromprait la circulation, et pourrait causer une explosion. On lance l’eau dans l’intérieur du circuit, en se servant d’une pompe foulante, qui agit à l’énorme pression de 200 atmosphères. L’extrémité d’un petit tube qui surmonte le vase d’expansion V (fig. 210) étant ouverte, l’eau dirigée dans la chaudière sort par ce tube, et l’on continue à la laisser couler par l’orifice, jusqu’à ce qu’on ne voie plus apparaître une seule bulle d’air. À ce moment le tube est fermé par le petit chapeau taraudé que nous avons représenté plus haut (fig. 211).

On s’imagine que, dans un appareil aussi bien fermé, l’eau devrait rester toujours, sans qu’il s’en échappât une goutte. Il n’en est rien ; car, tout au contraire, chaque semaine environ, il faut remettre un demi-litre d’eau dans le vase d’expansion. On ne saurait dire exactement comment et par où l’eau s’échappe. Ce n’est pas assurément par les joints. Il est probable qu’elle traverse le métal, à l’état de vapeur, sous l’influence de la prodigieuse pression que supportent les tubes.

Si une fissure venait à se produire à certains points du circuit, à l’un des joints, par exemple, l’effet serait terrible. Aussitôt tout le liquide contenu dans le calorifère se précipiterait par l’ouverture, sous la forme d’un jet de vapeur d’une violence extraordinaire. La vapeur surchauffée détermine d’affreuses