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de faire l’ouverture du renflement plus étroite que le fond, et de laisser un peu d’intervalle entre les deux bouts des deux tuyaux, parce que le mastic, en se solidifiant, augmente considérablement de volume, et, sous une grande épaisseur, il ferait, en se dilatant, éclater la tête renflée du tuyau.

Divers autres moyens plus simples, ont été proposés pour opérer la jonction des tuyaux. On a conseillé de terminer les tuyaux par des collets, entre lesquels on place des rondelles, qu’on serre fortement par des boulons. Si les collets ont été tournés, on peut se contenter de placer entre eux une rondelle de papier trempé dans du sel marin ; les surfaces métalliques s’oxydent, et le joint devient très-solide. Si les joints doivent être défaits de temps en temps, il faut employer des rondelles d’étoupe tressées et trempées dans du suif fondu. Mais la jointure la meilleure consiste à comprimer fortement entre les collets tournés, un anneau fait d’un fil de cuivre rouge épais de 1 à 2 millimètres ; le cuivre s’écrase régulièrement sur tout le pourtour, et forme un joint hermétique.

Quand les tuyaux n’ont pas une pente régulière, et toujours dans le même sens, les eaux de condensation se réunissent dans les fonds, et ferment le passage à la vapeur. Cette vapeur s’accumulant derrière l’obstacle, la pression s’élève rapidement, l’eau est chassée avec force, et comme par un choc ; puis, de nouveau, le liquide bouche le tuyau, et le choc se reproduit. Ces secousses répétées ébranlent les joints, et finissent toujours par les rompre. De tout cela résulte un bruit désagréable, et quelquefois inquiétant pour les habitants de la maison.

Lorsque la disposition des bâtiments ne permet pas de conserver aux tuyaux une pente constante, il faut munir les points où l’eau s’arrête, de robinets pour son évacuation, ou mieux embrancher à ces points les tubes de retour qui ramènent l’eau au générateur.

La direction à adopter pour les pentes en général est indiquée dans la figure 199 que nous avons empruntée à l’ouvrage de Tredgold. La chaudière est située au point le plus bas de l’appareil ; un tube vertical porte, du premier coup, la vapeur à l’endroit le plus élevé de chaque circuit partiel. Là, commence la condensation. L’eau qui s’écoule marche dans le même sens que la vapeur, et celle-ci par sa pression hâte le retour de l’eau au générateur. Si les pentes douces commençaient immédiatement à la chaudière, l’eau liquide coulerait en sens inverse de la direction de la vapeur ; le souffle gazeux toujours très-puissant, surtout au voisinage du foyer, tendrait à la refouler vers les parties élevées, la lumière du tube serait tout au moins diminuée, et souvent apparaîtraient les phénomènes de secousse et de vibration dont nous avons parlé.

Lorsque l’eau de condensation revient à la chaudière, par un tube qu’elle remplit incomplétement, sa rentrée dans le générateur peut se faire, parce qu’une certaine quantité de vapeur se dégage par ce même tube, et que la pression dans le générateur n’est ni augmentée ni diminuée, mais, alors, on s’expose aux inconvénients de la marche en sens inverse de deux courants. Si l’eau remplissait le tube, elle aurait à vaincre la pression de la chaudière pour y pénétrer, et l’écoulement ne se produirait que lorsque la colonne liquide serait d’une hauteur suffisante ; mais, aussitôt qu’un peu d’eau aurait coulé, le poids de la colonne serait insuffisant à vaincre la pression, et le retour de l’eau serait arrêté. On aurait ainsi un écoulement intermittent, irrégulier, soumis à toutes les variations de pression ; et si cette pression éprouvait un accroissement brusque, la colonne d’eau serait chassée avec force dans les tuyaux, et irait heurter les coudes, disloquer les joints. On peut dire que constamment l’eau serait en mouvement, et que pendant toute la durée du chauffage l’appa-