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la surface de tôle. La distance entre la maçonnerie et la cloche est de 20 centimètres, et la distance entre cette dernière et l’extrémité des tuyaux, est de 2 centimètres seulement.

Les murailles D, D, renferment tout l’appareil. Entre ces murailles et la voûte en maçonnerie, est une garniture enveloppant à l’extérieur le foyer A, et composée de tubes creux de tôle terminés par des tubes de terre dans la partie contiguë au foyer. L’air arrive du dehors par le canal C ; il s’échauffe au contact des petits tubes métalliques, monte entre les rangées de ces tubes, et arrive dans la chambre M, entre la voûte et les murs extérieurs. Une large cheminée H le distribue ensuite entre les diverses salles de l’hôpital.

Fig. 198. — Calorifère de l’hôpital du Derbyshive.

Dans la figure 198 qui représente cet appareil, L est le foyer, N la grille, F l’ouverture du fourneau pour l’introduction du combustible.

Le rendement calorifique de ce curieux appareil est inférieur à celui des calorifères ordinaires, mais aucune surface de fonte n’entrant dans sa construction, l’air chauffé ne peut jamais être vicié par la présence de l’oxyde de carbone.

Les Anglais se défient beaucoup des divers modes de chauffage préconisés pour les grands établissements d’assistance publique. Comme nous le dirons dans la Notice sur la Ventilation, les fenêtres de la plupart de leurs hôpitaux sont maintenues ouvertes pendant presque toute la saison d’hiver, quels que soient le temps et la température extérieure, et quelle que soit la nature des maladies à traiter. Les chirurgiens anglais attribuent une bonne part de leurs succès à cet usage. Si le calorifère de l’hôpital du Derbyshire eût donné prise au moindre reproche d’insalubrité, on l’eût depuis longtemps supprimé.

Les calorifères à air chaud ou calorifères de cave, dont nous venons de présenter les types entrés dans la pratique, sont des appareils de chauffage excellents au point de vue de l’économie. C’est pour cela qu’ils se sont généralement répandus, et qu’aujourd’hui on ne construit guère de maisons à Paris sans les munir d’un de ces appareils. Le fourneau et les tuyaux de distribution se bâtissent en même temps que les murs et les cloisons, ce qui dispose encore plus l’architecte à adopter ce système.

Cependant les calorifères de cave ne sont pas exempts d’inconvénients. Ils provoquent souvent des maux de tête, un sentiment de malaise, de sécheresse de la gorge, et même des effets de congestion. À quoi attribuer ce résultat fâcheux ? Sans doute à la cause que nous avons longuement discutée à propos des poêles, c’est-à-dire à la production de l’oxyde de carbone par la fonte rougie, qui décompose l’acide carbonique de l’air. Peut-être aussi l’oxyde de carbone et l’acide carbonique provenant du foyer, peuvent-ils transsuder à travers la cloche de fonte, passer dans les tuyaux d’air pur et se déverser dans les pièces. Enfin, si les joints des tuyaux de tôle, dans lesquels circule l’air brûlé sortant du foyer, sont faits négligemment, ce qui est le cas habituel, les