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tringles de fer qui se croisent au centre du conduit. On voit sur la figure la tête b de la porte opposée à la porte A. Les deux portes opposées sont solidaires dans leur mouvement, de manière que, si le vent donne sur une face quelconque, la porte de cette face ferme l’ouverture, pousse la porte opposée et l’ouvre davantage.

Le vent n’est pas la seule cause de production de fumée. D’autres influences du même genre existent à l’intérieur des appartements.

Quand les portes et les fenêtres, qui doivent donner passage à l’air, appelé par le tirage, sont trop bien fermées, il se produit bientôt une sorte de vide dans la pièce. L’air ne trouvant pas, pour venir satisfaire à l’appel du foyer, d’autre chemin que le tuyau même de la cheminée, s’introduit par cette voie, et des courants descendants se forment dans le tuyau de la cheminée, parallèlement à l’air chaud qui s’élève. La rencontre de ces deux courants diminue le tirage, par le refroidissement de l’air qu’il détermine ; et comme les divers courants finissent par se mêler, l’air qui descend entraîne avec lui de la fumée dans la chambre.

Il convient donc de laisser toujours des ouvertures suffisantes à l’arrivée de l’air du dehors. Les appartements des anciennes maisons ne possèdent aucune disposition spéciale à cet effet. Mais dans les maisons nouvelles les architectes ont soin de ménager dans l’épaisseur des murs, des canaux, nommés ventouses qui s’ouvrent à l’extérieur, et débouchent sur la paroi interne du coffre de la cheminée. Ces ventouses sont garnies d’une grille de fer à leur ouverture extérieure. Le tirage se fait par ce canal, qui aspire l’air hors de la pièce.

Cette disposition est spécialement prise pour appliquer les appareils à circulation d’air chaud, comme l’appareil Fondet ou l’appareil de M. Ch. Joly, etc. Mais elle peut servir également en l’absence de tout système d’échauffement de l’air, pour empêcher le tirage de se faire aux dépens de l’air de la pièce, et éviter ainsi les vents coulis ou la fumée, car il faut choisir entre l’un ou l’autre de ces inconvénients.

Lorsque plusieurs cheminées sont en activité dans un appartement, et que les portes de communication entre les différentes pièces, sont ouvertes, il arrive habituellement qu’une cheminée (celle dont le tirage est le plus fort) fait fumer toutes les autres. Cela tient à ce que l’appel produit par cette cheminée fait affluer l’air du dehors, par les conduits des autres cheminées, et que ce courant, descendant à l’intérieur des tuyaux, rabat la fumée. Il convient, dans ce cas, de donner à chaque foyer, au moyen d’ouvertures suffisantes, l’air nécessaire à sa combustion, au lieu, comme on le fait, de rendre les pièces indépendantes les unes des autres, en munissant les portes de bourrelets, ou en les tenant habituellement fermées.

Les cages d’escalier des grandes maisons de Paris, qui sont d’un large diamètre, et d’une hauteur considérable, produisent à l’intérieur de la maison, un tirage puissant, qui souvent agit de cette fâcheuse manière, sur les cheminées des différents appartements. Ici encore, il est prescrit de fournir à l’appel de l’escalier tout l’air qu’il demande, et de fermer les communications de cet espace avec les appartements.

Franklin nous a appris le moyen qu’il faut employer pour reconnaître les courants d’air anormaux qui peuvent se produire dans un appartement. Il faut promener dans toutes les directions, une bougie allumée. L’inclinaison de la flamme de la bougie indique le sens des courants d’air. On arrive ainsi à reconnaître la direction des courants d’air et de l’appel, plus ou moins vicieux, auquel il faut porter remède.

Plus la température est basse, et plus la combustion est vive, parce que, l’air étant condensé par le froid, un même volume d’air qui traverse le foyer contient une plus grande quantité d’oxygène.