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diamètre est plus grand que celui de l’enveloppe extérieure de la mèche, est soutenu par le cylindre K, qui est fixé au bec. Le tube de verre et son support doivent être disposés verticalement et de manière à ce que leurs axes soient les mêmes que celui du cylindre métallique intérieur. Dans la figure 10, la tige recourbée, EF, qui sert à faire mouvoir la mèche, comme on l’a représenté sur la figure 9, est supposée derrière, et par conséquent n’est point visible.

Fig. 9. — Bec d’Argand.
Fig. 10. — Verre du bec d’Argand.

Voici les résultats de cette disposition. La flamme, grâce à sa forme circulaire, n’a qu’une très-faible épaisseur, et ses deux surfaces, intérieure et extérieure, reçoivent chacune un courant d’air : de là le nom, bien justifié, de lampe à double courant d’air. Les différentes parties de la flamme, en rayonnant mutuellement, s’échauffent les unes les autres. Enfin la cheminée de verre, étant prolongée au delà de la flamme, augmente la rapidité des deux courants d’air.

Toutes ces circonstances sont extrêmement favorables à la combustion, et provoquent un grand développement de lumière. Aussi la lampe d’Argand produisait-elle beaucoup plus de lumière, et une lumière beaucoup plus blanche, que tous les appareils qui avaient été employés jusque-là.

Les premières cheminées essayées par Argand, avons-nous dit, étaient en tôle ; elles se plaçaient au-dessus de la flamme, où elles étaient maintenues par un collier soutenu en l’air au moyen d’une tige. La lampe qui est connue dans les laboratoires, sous le nom de lampe d’Argand, qui sert à chauffer énergiquement les creusets de platine, et à effectuer toutes les calcinations, donnera aux chimistes l’idée parfaite du modèle primitif de la lampe d’Argand, car elle n’est autre chose que ce premier modèle.

Argand substitua des cheminées de verre à celles de tôle, dès qu’il fut parvenu à faire exécuter dans les verreries, des cheminées de verre qui ne volassent pas en éclats dès la première impression de la chaleur. Il fallut un certain temps pour que les verreries réussissent à fabriquer ces cheminées cylindriques, car à cette époque, l’art de travailler le verre était fort peu avancé ; cette industrie n’a fait des progrès sérieux que dans notre siècle.

Quoi qu’il en soit, les cheminées de verre qui furent substituées à celles de tôle, par Argand, étaient droites et d’un diamètre égal dans toute leur longueur comme le représente la figure 10. Lange et Quinquet eu-