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connu dans le nord de la France : c’est, sous une forme grossière et populaire, le gueux des pauvres habitants et des marchandes à la halle de la ville de Paris.

Fig. 147. Focone italien.

Une bonne partie de l’Italie et de l’Espagne, de l’Orient et de l’Amérique du Sud, enfin tout le midi de la France, se chauffent encore avec le foculus romain. C’est ainsi qu’à Marseille, à Montpellier, à Perpignan, etc., les marchands se servent, pour se préserver du froid, de la classique brasière. C’est un bassin de cuivre placé sur un support de bois circulaire, à peine haut de 1 décimètre. La brasière est au milieu de la boutique, et le chaland vient s’y chauffer un moment les pieds. C’est la braise de boulanger qui sert de combustible. On en remplit le matin la brasière, et le soir venu, le charbon n’est pas encore éteint. Le patron de la boutique fait monter dans sa chambre, la bienheureuse brasière, afin de prendre un air de feu au moment de se mettre au lit ! Ce mode de chauffage, qui suffit à toute une maison, coûte trois sous par jour !

Partie du midi de l’Europe, la civilisation s’est avancée vers le nord. C’est donc dans les pays septentrionaux de l’Europe qu’il faut aller chercher les premières traces de l’art du chauffage. Ce sont les annales de ces peuples qu’il faut consulter pour savoir quelle fut la véritable origine de la cheminée.

Les peuples du nord de l’Europe firent d’abord usage du brasero, emprunté aux pays méridionaux. Mais quand la rigueur du climat obligeait d’augmenter l’intensité du foyer, il fallait nécessairement, pour échapper à l’asphyxie, donner issue aux produits de la combustion du charbon.

Le moyen le plus simple, c’était de pratiquer un trou au toit de l’habitation, pour laisser échapper la fumée et les autres produits nuisibles de la combustion du bois et des branchages. Les habitations des Gaulois, retrouvées ou reconstituées par les soins des archéologues modernes, nous montrent que ces habitations se réduisaient à une cabane de forme ronde, dont le toit était percé d’un trou pour le passage de la fumée. On voit ces maisons représentées ici (fig. 148).

Fig. 148. — Maisons gauloises.