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certain écart des charbons, le ressort l’emporte, la petite plaque de fer doux, F, quitte le contact de l’aimant, et le levier T se meut.

Fig. 127. — Régulateur de la lumière électrique de Foucault et Duboscq.


Or, ce levier aboutit, à l’intérieur de la boîte de cuivre B, à une roue dentée, sollicitée à se mouvoir par un ressort d’horlogerie muni de son barillet. Ainsi, tant que le courant a une certaine énergie déterminée, tant que les charbons sont à une distance plus petite qu’une limite donnée, tout le système est arrêté. Mais les charbons s’éloignent par suite de leur combustion, le courant diminue, l’électro-aimant est plus faible que le ressort d’horlogerie contenu dans la boîte B et qui tend à faire mouvoir le levier T ; dès lors celui-ci s’éloigne, le bec d’acier D désengrène, et le système des roues dentées se meut à l’intérieur de la boîte B. Or, l’une de ces roues porte sur son axe deux poulies de diamètres différents, et sur les gorges desquelles sont enroulées deux chaînes : l’une se déroule et l’autre s’enroule par le mouvement des roues dentées. Celle qui se déroule permet au charbon supérieur de descendre ; celle qui s’enroule fait remonter le charbon inférieur. Quand le rapprochement a été suffisant pour que le courant vienne à reprendre une énergie suffisante, la petite plaque de fer doux revient s’appliquer sur l’électro-aimant, et le mouvement cesse.

Les diamètres des deux poulies contenues dans la boîte B, doivent différer. En effet, les deux charbons ne s’usent pas l’un et l’autre avec la même rapidité ; il faut donc ramener davantage celui qui s’use le plus. Bien plus, le rapport entre les rapidités différentes avec lesquelles s’usent les deux charbons n’est pas toujours le même, il dépend des qualités différentes de ces charbons, qui ne sont jamais identiques ; il dépend aussi de la nature de l’électricité dont on fait usage, c’est-à-dire suivant qu’on emprunte l’électricité à la pile voltaïque ou à l’électro-magnétisme. Il faut donc pouvoir faire varier le rapport des diamètres des deux poulies. C’est ce que l’on a réalisé en rendant le diamètre de l’une des poulies variable.

L’écart que l’on peut laisser entre les charbons dépend aussi de l’intensité du courant, c’est-à-dire du nombre des éléments employés ; il faut donc limiter cet écart. À cet effet, on règle la distance maximum qui peut exister entre la plaque de fer doux, F, et l’électro-aimant, E, qui l’attire. Cette plaque est vissée à l’extrémité du levier ou tige T qui la porte, et au moyen du pas de vis faisant mouvoir ce levier, on peut obtenir le résultat cherché, c’est-à-dire placer les deux charbons à la distance la plus convenable pour l’éclat lumineux.

En 1855, la Commission impériale du palais de l’Industrie fit éclairer par la lumière électrique, les ouvriers occupés au travail de la construction des gradins et de la décoration de la grande nef de l’Exposition, pour la solennité de la clôture.