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quantité d’huile minérale pouvant se volatiliser facilement, et qu’un courant d’air la traverse, en entrant par l’orifice A, pour sortir par le tuyau recourbé CB. L’air se chargera de vapeurs en traversant l’essence, et deviendra inflammable. Nous pourrons donc allumer ces vapeurs à leur sortie du tube.

Fig. 122. — Principe de la lampe à gaz Mille.
Fig. 123. — Lampe à gaz Mille.

La figure 123 montre la lampe à gaz Mille, telle qu’elle est construite. La colonne, E, est creuse ; elle donne accès au courant d’air qui doit se charger de vapeurs inflammables, en passant à travers l’éponge imbibée d’essence. Le récipient contient une éponge, D, enfermée dans un réseau à mailles de fils de fer. On imbibe l’éponge en versant de l’essence par la tubulure supérieure, A ; puis on renverse la lampe, pour ôter l’excès de liquide. On allume le courant gazeux à l’extrémité du tube CC. Bientôt un appel continu se manifeste, et les vapeurs peuvent être enflammées. L’écoulement des vapeurs est réglé à l’aide d’un petit robinet dont le tube CC est muni.

D’autres lampes à gaz Mille sont à récipient inférieur ; on les a pourvues d’une mèche, pour mieux assurer l’arrivée du gaz inflammable.

La flamme des lampes sans liquide est petite, mais très-éclairante. Ce procédé est plus économique encore que l’éclairage au pétrole ordinaire, puisque les essences légères de pétrole sont à plus bas prix que l’huile éclairante ordinaire.

Nous terminerons en parlant de la fabrication de gaz avec l’huile de pétrole.

M. Youle-Hind, industriel américain, a réussi à transformer l’huile minérale en gaz d’éclairage. Sa méthode est basée sur la décomposition réciproque des vapeurs de pétrole et de la vapeur d’eau, mêlées à une haute température. Dans ces conditions, l’oxygène de l’eau s’empare d’une portion du carbone de l’huile, et donne de l’oxyde de carbone, gaz combustible ; et son hydrogène s’ajoutant aux éléments constituants des carbures hydrogénés, il en résulte les hydrogènes proto et bicarbonés.

L’appareil qui sert à opérer cette réaction, est assez simple. C’est une cornue allongée, à fond plat, percée de trois ouvertures à sa partie supérieure ; ces deux ouvertures sont pourvues de deux tubulures. L’intérieur de la cornue est partagé en trois parties : les deux parties extrêmes sont vides, la partie moyenne est remplie de coke. On chauffe fortement la cornue dans un four, puis on fait arriver simultanément, par les deux tubulures, des filets d’eau et de pétrole. Ces liquides, tombant sur des briques inclinées et rougies par