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À un niveau encore plus élevé, et à divers étages du terrain carbonifère se trouvent d’importantes sources. Les gisements les plus productifs de la Virginie occidentale appartiennent au terrain carbonifère supérieur.

D’autres gisements de pétrole de l’Amérique du Nord, appartiennent à des terrains moins anciens, que le terrain silurien ou devonien. Dans la Caroline septentrionale et le Connecticut, on en a trouvé de petites quantités dans le terrain secondaire (étage du trias). Dans le Colorado et l’Utah, on trouve du pétrole à proximité des lignites du terrain crétacé (terrain secondaire). Enfin les pétroles de Californie appartiennent au terrain tertiaire ; mais dans cette dernière contrée, on n’a pas encore cherché à les exploiter.

En Europe le pétrole se trouve le plus souvent dans les terrains tertiaires, assises géologiques plus récentes, par conséquent, que celles dont il vient d’être question.

Le pétrole se trouve uniquement, on le voit, dans les terrains stratifiés, c’est-à-dire dans ceux qui présentent une série de couches superposées. On ne le rencontre jamais dans les couches non stratifiées, telles que le granit, par exemple.

Au Canada, comme aux États-Unis, les sources de pétrole les plus abondantes sont confinées dans les parties où les couches ont été ployées sur elles-mêmes. Dans ces parties comme disloquées, il s’est formé des cavités, des crevasses, des failles, comme les nomment les géologues, qui ont servi de réservoir naturel au liquide. L’huile minérale s’y est rassemblée en même temps que l’eau salée et le gaz hydrogène carboné, qui l’accompagnent presque toujours. Une couche d’argile recouvre habituellement ce réservoir, de manière à empêcher le liquide de s’échapper, jusqu’au moment où la sonde viendra percer l’enveloppe argileuse.

Quelles que soient la forme ou la disposition des couches qui les renferment, ces trois substances, c’est-à-dire le gaz, le pétrole et l’eau salée, sont nécessairement surperposées dans leur ordre de densité. Selon la partie que la sonde vient frapper, elles doivent donc se présenter successivement ou simultanément. La pression qu’exerce le gaz hydrogène carboné, explique la sortie impétueuse et spontanée du pétrole par l’orifice des puits récemment ouverts.

Dans la Pensylvanie occidentale, principal centre de production, et où les puits les plus abondants sont disposés en quatre groupes, on a remarqué que la quantité de pétrole est proportionnelle à la profondeur atteinte par le forage. La sonde atteint les bassins intérieurs les plus productifs à la profondeur de 180 à 200 mètres.

La figure 109, qui est d’ailleurs toute théorique, fait comprendre la position qu’occupe en général, le pétrole, dans les terrains. Il remplit des fissures obliques, qui traversent les couches de ces terrains.

Fig. 109. — Fissure contenant le pétrole.

On voit dans cette figure les trois couches distinctes de substances liquides et gazeuses qui remplissent les fissures : à savoir, du gaz a à la partie supérieure du terrain, G, puis de l’huile bc à la partie moyenne H, enfin de l’eau d, qui occupe la partie inférieure E, par suite de sa densité. Il va sans dire que