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municipales de Berlin, de Breslau et de Prague. Aidé et remplacé plus tard par son fils et par plusieurs de ses élèves, il éclaira un grand nombre de villes allemandes.

L’usine municipale de Berlin a son importance dans l’histoire de l’industrie du gaz en Allemagne, car c’est à l’occasion de cet établissement que la science allemande s’éleva, pour la première fois, au niveau de l’Angleterre et de la France. La Compagnie anglaise avait obtenu, depuis 1825 et pour vingt et un ans, le privilège exclusif de la fourniture du gaz à Berlin ; mais en 1836, les autorités municipales manifestèrent l’intention de modifier ce système d’éclairage, en raison des graves inconvénients qui provenaient de l’extension de la canalisation, et surtout à cause du prix élevé du gaz pour les particuliers. Elles chargèrent Blochmann, en 1844, d’exécuter une nouvelle usine. Les travaux commencèrent au printemps de 1845, et l’établissement fut inauguré le 1er janvier 1847.

Pendant ce temps, la nouvelle industrie avait progressé ailleurs. En 1842, l’usine à gaz de Heilbronn était construite par Schaüffelen ; en 1844, celle de Dentz par T. J. Schauste, et en 1847, celle de Carlsruhe par Spreng et Sonntag.

Le dernier établissement anglais fut créé en 1840 par Barlow et Manby ; mais, à la suite de mauvaises affaires, il fut vendu aux enchères, et adjugé à une compagnie française. Celle-ci ne prospéra pas non plus, et céda ses actions à la Société Badoise (Badisch Gesellschaft für Gasbereitung), fondée par Spreng et Sonntag.

Les entreprises de ces deux hommes actifs furent couronnées de succès. Outre Carlsruhe, Mayence, Manheim, Fribourg, Bruchsal et Nuremberg, des villes situées en dehors de l’Allemagne furent éclairées par Spreng et Sonntag. Ce dernier créa la première usine à Pesth (Hongrie), et cette usine fut le point de départ de la Compagnie générale autrichienne (Allgemeine osterreichische Gasgesellschaft), fondée par Maier-Kapferer et Stephani.

De son côté, la compagnie anglaise (Imperial continental Gas Association), dont nous avons parlé plus haut, redoublait d’efforts. Elle éclaira Aix-la-Chapelle, Cologne et Vienne ; et tandis qu’à Berlin, on fondait les usines municipales, pour faire échec aux prétentions exagérées de cette société, on l’autorisait, en 1844, à créer à Francfort, une concurrence à l’usine bâtie par Knoblauch et Schiele.

Le gaz fut introduit à Elberfeld, en 1839, par des Belges ; à Trieste, par une compagnie française ; à Hambourg, par une société composée d’Allemands et d’Anglais ; l’usine fut construite par les ingénieurs anglais Malam et Cresskill, qui la dirigèrent jusqu’en 1850.

En 1852, L. A. Reidinger arriva à Beyreuth. Il créa sa première usine à gaz, et posa les bases de la réputation dont il jouit aujourd’hui en Allemagne. Reidinger a construit plus de cinquante usines à gaz, tant en Allemagne qu’en d’autres pays.

Pendant la même année, Kühnell commence à Kœnigsberg une importante série de constructions du même genre.

En 1853, Unruh fonde l’usine de Magdebourg, et acquiert de la notoriété par la constitution de la Société continentale allemande, créée en 1854, à Dessau. Cette société possède aujourd’hui treize usines.

L’école de Blochmann s’efforçait de ne pas perdre un terrain si vivement disputé. Blochmann fils et son gendre, le docteur John, non contents d’avoir exécuté de grands travaux, sous la direction de Blochmann, construisirent, après 1850, un nombre considérable d’usines à gaz. Beaucoup d’autres de ses disciples, tels que Firle, Gruner, Schmidt, Lorenz, Franke, etc., ont établi l’éclairage au gaz dans un grand nombre de villes. Firle a construit à lui seul, en six ans, douze usines à gaz pour des villes, et huit plus petites pour des établissements industriels. W. Komhard est considéré aussi, en