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faire varier à volonté, au moyen d’une tige F, garnie de crans. Cette surface blanche sert à renvoyer la lumière sur le cliché négatif de verre, de façon à l’éclairer vivement et à en bien reconnaître les défauts. Pour écarter la lumière diffuse ambiante, on s’entoure d’un rideau noir. Les retouches se font avec un pinceau très-délicat et de l’encre de Chine, mêlée de bleu de Prusse.

Fig. 50. — Appareil pour la retouche des clichés.

CHAPITRE XI

procédé au collodion sec. — procédé à l’albumine. — procédé au papier ciré ou albuminé.

Procédé au collodion sec. — Le procédé au collodion humide, qui est universellement suivi et que nous venons de décrire dans tous ses détails, exige que la plaque de verre recouverte de la couche de collodion sensibilisé, soit presque aussitôt portée dans la chambre obscure. Il arrive, en effet, que l’azotate d’argent qui demeure en excès, mélangé au collodion, finit par se combiner avec l’iodure d’argent, et forme un sel double qui cristallise sur toute la surface de la glace. En développant ensuite l’image formée sur une pareille glace, on obtiendrait des taches blanches, sur tous les points où la cristallisation s’est effectuée. Telle est du moins l’explication théorique donnée par MM. Barreswill et Davanne, dans leur excellent ouvrage, Chimie photographique[1].

Quelle qu’en soit la cause, il est certain que la glace collodionnée et sensibilisée, doit être portée sans aucun retard dans la chambre obscure. Si on la laisse sécher, elle n’est plus impressionnable, ou ne l’est que très-imparfaitement. Il faudrait, en effet, avec une glace sèche une exposition très-longue à la chambre noire, encore n’obtiendrait-on que des images dénuées de vigueur, et présentant une coloration grise uniforme et désagréable à l’œil.

L’obligation de ne laisser aucun intervalle entre la préparation de la couche sensible, et l’exposition dans la chambre obscure, rend le procédé au collodion humide inapplicable dans certains cas, et particulièrement pour les voyageurs, qui, ne pouvant effectuer en plein air toutes les opérations photographiques, doivent se borner à recevoir à l’extérieur l’impression du paysage ou du monument, et terminer l’opération dans leur laboratoire.

Il était donc à désirer que l’on pût modifier le procédé qui vient d’être décrit, de manière à conserver assez longtemps à la glace collodionnée son impressionnabilité à la lumière. Le collodion est, en effet, la seule matière qui réponde à toutes les exigences des opérations photographiques, à savoir : une rapidité prodigieuse pour l’exposition dans la chambre obscure, une extrême simplicité dans les opérations, et une grande finesse dans les épreuves obtenues.

Les expérimentateurs ont donc cherché à obtenir des plaques qui fussent sensibles quoique sèches, et par suite, susceptibles d’être transportées et utilisées à un moment quelconque. De nombreuses tentatives ont

  1. 4e édition. Paris, 1864, in-8o, p. 203.