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la navigation et de l’agriculture. Ces obstacles ne permettent pas au poisson de circuler librement, et surtout d’aller frayer dans les endroits convenables. Il en résulte que la reproduction des poissons migrateurs devient insuffisante, et que, par suite, le dépeuplement des eaux s’opère avec rapidité.

C’est pour concilier le service régulier des usines et de la navigation avec celui de la reproduction naturelle du poisson, dans les rivières, qu’on a eu l’idée, en Écosse, d’établir de petits appareils appelés échelles à Saumons, qui permettent au poisson de franchir les barrages naturels ou artificiels. En 1863, M. Cousme, ingénieur en chef des ponts et chaussées, dans un Rapport sur la pisciculture et la pêche fluviale en Angleterre, a décrit les divers systèmes d’échelles à Saumons établis en Angleterre, en Écosse et en Irlande.

Fig. 610. — Double escalier à chutes serpentantes.

La Société d’acclimatation de Paris, sur la proposition de M. Millet, avait émis, dans le même ordre d’idée, des vœux qui n’ont pas été inutiles, car la loi du 31 mai 1866, relative à la pêche, dit « qu’il pourra être établi dans les barrages des fleuves, rivières, canaux et cours d’eau, un passage appelé échelle, destiné à assurer la libre circulation du poisson. »

Les échelles à Saumons, en usage en Angleterre, figuraient à l’Exposition universelle de 1867. Ce sont des plans inclinés, sur lesquels tombe une mince nappe d’eau. Chaque plan incliné est muni de cloisons transversales, interrompues à une de leurs extrémités, de manière à laisser son ouverture alternant avec la cloison qui précède et celle de la cloison qui suit. Grâce à cette disposition, le courant est forcé de décrire un lacet ; le plan incliné forme une sorte d’escalier, ou d’échelle,