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même, et agiter surtout sa queue. Au moment de l’éclosion prochaine, ses mouvements sont très-vifs, et contribuent sans doute à faciliter la déchirure des membranes qui l’environnent.

On aperçoit bientôt une petite ouverture, dans laquelle le poisson engage sa tête, sa queue, ou sa vésicule ombilicale, suivant la partie de son corps qui se trouve en rapport avec l’ouverture. Mais il n’est complétement libre qu’au bout de quelques heures, lorsque, par des mouvements vifs et réitérés, il est parvenu à agrandir suffisamment l’ouverture des membranes de l’œuf. Ces membranes, qui le contenaient et le protégeaient, mais qui n’ont servi à former aucun de ses organes, sont bientôt entraînées par les courants, ou tombent au fond de l’eau.

Dès que les petits sont éclos, on remarque que chacun porte au-dessous du ventre, un renflement en forme de poire, ovale ou sphérique, selon les espèces, qui forme comme un magasin de matière nutritive pour le nouveau-né. C’est la vésicule ombilicale. À mesure que l’animal s’accroît, cette vésicule va en diminuant de volume, et c’est quand elle est complétement résorbée que le jeune cherche à manger. On peut suivre, avec la légende qui accompagne la figure 551, le développement successif d’une Truite.

Fig. 551. — A, truite à la naissance. — B, même sujet à l’âge d’un mois. — C, même sujet après la résorption de la vésicule ombilicale.

La vésicule ombilicale se résorbe de plus en plus, et finit par disparaître en entier, comme le montre la figure 551. La figure 552 représente un Saumon à l’âge de quatre mois et ne présentant plus aucune trace de cet organe embryonnaire.

Fig. 552. — Alevin de Saumon.

CHAPITRE IX

procédés pratiques de la pisciculture. — les frayères artificielles.

On désigne sous le nom de frai, le produit de la ponte des femelles. Le lieu quelconque où se fait cette ponte, se nomme frayère. Enfin on entend par fraie, la saison dans laquelle la femelle dépose ses œufs.

On a établi une distinction très-naturelle, entre les espèces de poissons qui donnent des œufs libres, comme les Saumons, les Truites, les Ombres, les Féras, etc., et celles dont les œufs sont collants, c’est-à-dire qui s’attachent, après la ponte, contre les objets environnants, comme les Carpes et les Gardons. Il est clair que si, à l’époque des pontes, on pouvait ramasser tous les corps auxquels les Carpes, les Perches et les Gardons suspendent leurs œufs, et que l’on plaçât ces corps dans des appareils propres à favoriser l’éclosion des œufs, on multiplierait très-facilement ces espèces. Mais ce moyen présente de grandes difficultés, et en général, la récolte ne serait pas suffisante. Le mieux est d’empêcher les