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humides, et la terre les remplace bientôt. Ces drains s’obstruent vite, et, en général, ne laissent à l’eau qu’un passage lent et difficile.

Drains en pierres. — Dans les localités où les terrains sont très-pierreux, et où il est difficile, sinon impossible, de faire mieux, on garnit le fond des tranchées avec des pierres. Ces drains sont de deux sortes : les uns, que l’on nomme drains à pierres perdues, sont formés de pierres cassées, jetées pêle-mêle au fond de la tranchée. Ils ont été fortement recommandés par Smith, de Deanston, et très-employés en Angleterre : les autres sont construits avec des pierres plates, disposées de façon à former de véritables canaux. Dans les drains à pierres perdues, on met au fond des saignées, sur une hauteur de 0m, 30 à 0m, 40, des cailloux très-propres ou des galets carrés, de manière que les plus gros puissent passer à travers les mailles d’un crible ayant 0m, 076 d’ouverture : c’est entre leurs interstices que l’eau s’introduit et peut couler. On les recouvre d’une couche de gazon, de mousse, de paille ou de pierres cassées très-fin pour empêcher la terre de descendre entre les pierrailles.

Fig. 429, 430, 431. — Coupe de canaux souterrains en pierres sèches.

Les figures 429, 430, 431 représentent, en coupe, quelques-unes des formes que l’on donne au canal de drainage construit avec de petites pierres superposées à quelques-unes plus grosses.

Les drains ainsi préparés sont coûteux, à cause du temps nécessaire pour charger, nettoyer, briser les pierres, et à cause du grand diamètre qu’il faut donner aux tranchées. Ils opposent au mouvement de l’eau une grande résistance et sont très-sujets à s’obstruer.

Les drains avec conduits en pierres plates, sont plus durables que ceux dont nous venons de parler ; mais il faut mettre un grand soin à les construire, et ils sont très-coûteux. Les pierres plates se disposent au fond des tranchées comme on le voit dans la figure 432.

Fig. 432. — Coupe d’un canal en pierres sèches.

On les recouvre, en général, d’une petite couche de pierrailles, pour boucher le mieux possible les ouvertures par lesquelles la terre pourrait pénétrer dans le conduit. La figure 433 donne la coupe verticale de la tranchée au fond de laquelle on a ménagé cette rigole par l’assemblage des pierres.

Fig. 433. — Profil d’ouverture de la tranchée destinée à recevoir le canal en pierres.

Il existe aux portes de Paris un drainage, établi en pierres plates, qui remonte probablement à plus de trois siècles, et qui fonctionne encore très-bien de nos jours. Un vaste réseau de drains ainsi construits s’étend sous le sol des prés Saint-Gervais, de Romainville et de Ménilmontant. Ce drainage absorbe les eaux d’un bassin qui se développe sur un diamètre de plus de 2 500 mètres, et qui comprend les marnes de la formation gyp-