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Fig. 398. — Corvette cuirassée l’Alma, construite en 1865.

Nous arrivons à un type nouveau : le type du vaisseau cuirassé le Marengo (fig. 397).

En 1858, au moment de la mise en chantier de la Gloire, les plus fortes pièces d’artillerie en usage dans la marine, étaient celles du calibre de 30, et plus rarement celles du calibre de 50. Les projectiles pesaient 15 kilogrammes pour les premières, 25 kilogrammes pour les secondes.

Mais tandis que les navires s’étaient bardés de fer, l’artillerie s’était appliquée, de son côté, à reprendre l’avantage de l’offensive, en augmentant le calibre des bouches à feu. À des projectiles plus formidables, on a répondu par des cuirasses plus épaisses, lesquelles ont amené, à leur tour, des canons de plus grand calibre.

Le pas que l’on a fait ainsi est immense. Sans parler des monstrueux canons français ou prussiens, dont les boulets pèsent l’énorme poids de 500 kilogrammes, pièces qui font honneur à l’industrie métallurgique, mais qui jusqu’ici semblent impropres à un service à bord, on peut dire qu’aujourd’hui les projectiles en usage dans la marine, atteignent assez couramment le poids de 150 kilogrammes, et peut-être même, du moins par exception, celui de 300 kilogrammes.

Armer nos navires cuirassés de ces nouvelles bouches à feu, les doter, d’autre part, de cuirasses proportionnées à ces projectiles formidables, telles sont les conditions qui s’imposaient aux types les plus récents de nos vaisseaux. On revit et l’on modifia dans ce but le plan du Solferino. L’Empereur voulut étudier lui-même les bases du nouveau projet ; et il revêtit de sa signature, à Compiègne, le 1er décembre 1864, l’avant-projet qui avait été pré-