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un ciel brumeux et par une faible lumière ; l’autre, par la richesse de ses teintes, semble sortir de la chaude atmosphère et du beau ciel des contrées méridionales. Quant à la résistance qu’une épreuve ainsi traitée oppose au frottement, elle s’expliquera sans peine, si l’on remarque que le mercure, qui tout à l’heure formait le dessin à l’état de globules infiniment petits et d’une faible adhérence, est maintenant recouvert d’une lame d’or, qui, malgré son extraordinaire ténuité, adhère à la plaque en vertu d’une véritable action chimique.

Les perfectionnements divers apportés au procédé primitif de Daguerre, ont sensiblement modifié ce procédé ; il ne sera donc pas inutile de préciser la méthode actuellement suivie.

Voici la série des opérations qui s’exécutent pour obtenir l’épreuve daguerrienne : Exposition de la lame métallique aux vapeurs spontanément dégagées par l’iode, à la température ordinaire, afin de provoquer à la surface de la plaque, la formation d’une légère couche d’iodure d’argent ; — exposition aux vapeurs fournies par la chaux bromée, le brome ou toute autre substance accélératrice ; — exposition à la lumière, dans la chambre obscure, pour obtenir l’impression chimique ; — exposition aux vapeurs mercurielles, pour faire apparaître l’image ; — lavage de l’épreuve dans une dissolution d’hyposulfite de soude, pour enlever l’iodure d’argent non attaqué ; — fixage de l’épreuve par le chlorure d’or.

La daguerréotypie est très-rarement mise en usage aujourd’hui, bien qu’elle fournisse un dessin d’une finesse prodigieuse, et vraiment sans rivale. Comme elle ne permet d’obtenir qu’un type unique, très-difficile à multiplier, et que les opérations à accomplir sont assez délicates ; comme le miroitage de la plaque est d’un effet peu agréable, et que l’image est renversée, si l’on n’opère pas avec une glace disposée devant l’objectif pour redresser l’image et la placer dans sa position naturelle, elle est universellement remplacée de nos jours, par la photographie sur papier. Cependant, nous décrirons sommairement ses procédés.

Préparation de la plaque. — Le commerce fournit des lames de cuivre recouvertes d’argent (au 30e environ d’argent), connues sous le nom de plaqué, et qui sont de la dimension nécessaire pour être placées dans la chambre obscure des photographes. Ce sont des plaques de cuivre recouvertes, par la pression du laminoir, d’une lame d’argent pur. On prépare aussi par la galvanoplastie du plaqué d’argent, qui est excellent pour la photographie.

Ces plaques sont conservées dans des boîtes à rainures, afin de les défendre de la poussière et des corps étrangers, qui pourraient les rayer.

Avant de nettoyer et de polir une plaque, il faut courber légèrement ses quatre côtés, afin que ses vives arêtes ne déchirent pas le polissoir. À cet effet, on pose la plaque sur le bord d’une table ; puis, on passe avec force, sur chacun des côtés, une baguette de fer ronde. Quand les quatre côtés sont ainsi légèrement renversés, on courbe les quatre coins, avec une pince ; on engage alors ces quatre coins ainsi pliés sous les quatre vis de pression de la planchette à polir.

Fig. 14. — Planchette à polir.

La planchette à polir (fig. 14.) se compose d’une petite planche de bois, recou-