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en cuivre, dans lequel s’engage un étui en carton.
Fig. 366. — Fusil des Cent-gardes avec sa baïonnette-épée.
Cette cartouche produit l’obturation entière de l’arme, grâce au culot, qui, par l’action des gaz de la poudre, se trouve projeté à la partie postérieure du tonnerre, la bouche hermétiquement en raison de l’élasticité du cuivre, et ferme ainsi toute issue aux gaz. L’étui de carton a pour but de prévenir l’encrassement des parois.

Les cartouches de ce genre, dites cartouches Gévelot, ou à culot métallique, excellentes dans les armes de chasse, présenteraient, comme armes militaires, des inconvénients qui contre-balanceraient leurs avantages et les rendraient d’un usage difficile à la guerre.

En effet, il faut, après chaque coup de fusil, avec une cartouche Gévelot, retirer du canon le culot et le carton, ce qui demande un certain temps, et nécessite un instrument spécial. Puis, le calibre des cartouches doit être identiquement le même que celui du tonnerre ; car s’il est plus fort, la cartouche ne peut pénétrer dans la chambre ; si, au contraire, il est plus faible, le culot de métal et l’étui de carton se fendent longitudinalement, se collent contre les parois de la chambre, et il devient très-malaisé de les en retirer. Or, une pareille précision est presque impossible à obtenir. Enfin, la cartouche Gévelot est d’un prix assez élevé.

On va comprendre pourquoi le fusil Lefaucheux, et, en général, toutes les armes brisées, ne sont bonnes que pour les chasseurs. On ne peut employer à la guerre que des armes dans lesquelles le canon et la crosse restent invariablement liés l’un à l’autre. Il faut, pour la défense comme pour l’attaque, que le soldat puisse toujours faire usage de la baïonnette. Tout ce que l’on peut admettre, c’est que le tonnerre soit mis à découvert par une pièce mobile. Avec un semblable fusil, le soldat n’est jamais désarmé. Il saisit l’instant favorable pour introduire sa charge dans le tonnerre, pendant qu’il tient en échec, avec sa baïonnette, celui qui cherche à l’attaquer.

Les armes de la seconde section sont toutes