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Fig. 339 ter. — Système d’obturation du canon de 7 rayé français se chargeant par la culasse.


dont nous avons à donner la description en terminant cette Notice, c’est le canon de 7 rayé se chargeant par la culasse. Dans cette nouvelle pièce d’artillerie la France a adopté, pour l’artillerie de terre, le système prussien, c’est-à-dire le chargement par la culasse, qu’elle n’avait encore admis que dans l’artillerie de marine.

Pendant le siége de Paris, la population tout entière souscrivit pour la construction de 1 500 pièces de canon qui, disait-on, manquaient pour armer les troupes. 800 pièces environ furent coulées, montées et livrées au gouvernement de la Défense nationale ; c’est le type de ces canons que représente la figure 339 bis. Ces pièces se chargeant par la culasse, construites sur un nouveau modèle, sont ces canons de 7 rayés, dont les bons services ont été appréciés pendant le siége, mais qui, n’ayant pas obtenu l’assentiment du comité d’artillerie, ont été abandonnés. Ce canon sauf ses proportions, n’a rien de remarquable. Il diffère peu des anciens canons rayés de 4 et de 8. Le système de fermeture de la culasse est seul particulier à cette création. L’obturateur A (fig. 339 ter), monté sur charnières, s’ouvre latéralement, et se manœuvre à l’aide de la poignée P. L’âme de la pièce porte un pas de vis interrompu V, dont les interruptions laissent passer un renflement qui, lorsqu’il est engagé au delà de ce pas de vis, est tourné à la main avec la poignée P, et empêche la culasse de pouvoir reculer. Un ressort placé en B entre dans une encoche C, et maintient la culasse. Enfin une vis de pression, manœuvrée par la manivelle M, complète la pression nécessaire à assurer contre tout danger de recul de la culasse lors du tir. La manœuvre de ce système de fermeture est simple, rapide, et présente en outre une obturation absolue, qui ne laisse jamais échapper la plus faible partie des gaz résultant de l’inflammation de la charge. Le corps de la pièce est rayé de stries hélicoïdales dans lesquelles s’engagent les aspérités en plomb ménagées sur la surface du projectile, qui est animé par ce moyen d’un mouvement giratoire et peut être porté utilement à 2 500 mètres.

fin de l’artillerie ancienne et moderne.