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Fig. 326. — Canon Blakely, dit de Callao, avec son affût et la flèche à poulie pour amener le projectile au niveau de la bouche du canon, au moment de charger.


dents. Il ne diffère guère du canon Blakely que par la moindre qualité et le plus bas prix du métal, enfin par la moins grande longueur du renfort à la culasse.

Depuis l’année 1860, époque à laquelle il a établi sa fonderie de canons à West-Point, près de New-York, le capitaine Parrot a fabriqué un nombre considérable de ces pièces, qui ont fait un assez bon service.

M. Dahlgreen et le major Rodman, ingénieurs américains, construisent leurs canons non en acier, mais en fonte bien épurée. Ce sont peut-être les plus grosses pièces qu’on ait fondues jusqu’à nos jours ; quelques-unes, sortant des forges de Fort-Pitt, atteignent les dimensions de la vieille Dulle Griete, la grande bombarde de Gand (5 mètres de long) et elles ont une épaisseur et un poids beaucoup plus considérables.

Aucune portion de métal n’est superflue dans ces énormes bouches à feu. Pour chaque partie du canon l’épaisseur a été calculée d’après l’effort qu’elle aurait à supporter. Le contour de ces pièces est régulier et sans aucun ornement. Elles ne portent même ni anses, ni bouton de la culasse.

Les principes de la résistance des couches ont été appliqués par MM. Dahlgreen et Rodman, d’une manière neuve et très-originale. On a remarqué que, lorsque le fer coulé se solidifie rapidement, il se contracte beaucoup plus que par un refroidissement lent. Si, comme on l’a toujours fait, on laissait le canon se refroidir naturellement, au sortir du moule, les couches extérieures se refroidiraient avant l’âme, et acquerraient une contraction plus grande. Les parties les plus contractées ou les plus denses seraient aussi